
Longmorn (Gordon & MacPhail) - 1969/ The Whisky Exchange 10th anniversary - 39 ans - 57,7%
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Dede
Couleur : Caramel
Nez : Riche et puissant. Légèrement alcooleux. Un beau profil de sherry fruité et boisé. Des notes de figue sèche et de vieille prune, ainsi qu'un lointain écho de rondelles de bananes séchées. Le jus d'orange sanguine se joint à la ronde et devient de plus en plus présent à l'aération. Voici pour les fruits. Le boisé s'exprime sur de vieux meubles vernis et cirés, de bois précieux aussi. J'adore ce nez qui se fait de plus en plus fondu et rond.
Bouche : La texture est grasse. Étonnamment acidulée et plus exotique que le nez, avec des notes de fruit de la passion et d'orange sanguine. Vieille prune encore. Le boisé est présent mais pas excessif, sur les épices (mais laquelle ? Un beau mélange à l'indienne). Ah, j'oubliais le chocolat noir. Miam miam !
Finale : Intensément cacaotée, évoque un chocolat noir de grande qualité comme un grand cru Valrhona. On y retrouve également une partie des notes fruitées de la bouche et le retour de la figue séchée, mais le chocolat est vraiment dominateur, toujours associé à ce goût de vieille prune qui est comme le fil conducteur de ce dram. Un défaut ? la finale est peut-être un poil trop courte, mais cela doit être la gourmandise qui parle !
Conclusion : Pour moi c'est du tout bon. Un excellent sherry, de tout premier ordre, au boisé parfaitement maîtrisé, à l'alcool superbement intégré pour peu que l'on lui laisse le temps de s'aérer. L'eau rend le nez un peu plus ouvert mais accentue le boisé en bouche et en finale. Je crois que je le préfère sec.

Canis_Lupus
Robe: Entre teck foncé et ébène.
Nez : De prime abord, intensément sur du caramel amer, de l’extrait de café et de la cerise griotte, cerise à l’eau de vie. Avec le temps apparaît une pointe sûre, acide, qui pourrait évoquer une sorte de saumure fruitée ou de vinaigre de Xeres/vinaigre de fruit, elle semble devenir envahissante puis, d’un seul coup, toutes ces dominantes se calment et s’équilibrent. De la prune rouge aussi, à la longue et en belle quantité. Chaque fois qu’on plonge le nez dans le verre, la première seconde, parfois une belle note cacaotée, un peu de torréfaction, la praline grillée, et d’autre fois, une curieuse note de champignon, de sous bois, de ferme, et peut-être même un peu de noix/noisettes mais c’est extrêmement fugace.
L’ajout d’eau renforce considérablement les notes fruitées et fait même apparaître des notes florales, pot-pourri, au détriment des autres notes. Apparaît une note végétale qui rappelle quand on coupe les tiges de fleurs pour en faire un bouquet. A l’aération, on perçoit de subtiles notes de pain complet. Quelques notes de café parviennent à refaire surface, mais plutôt sur le café de ch’ti, très dilué et qui traîne toute la journée sur le feu. De curieuses notes viandées éphémères aussi.
Bouche : L’attaque est plutôt douce pour ne pas dire éthérée, sur la liqueur de café, le Kahlua, la première seconde, ou comme un expresso incroyablement serré. La bouche semble se vaporiser sur des notes de cerises à l’eau de vie et d’alcool de framboise.
Avec quelques gouttes d'eau, toute impression alcooleuse a disparue et le whisky s’épanouit alors dans la douceur et la suavité fruitée, évoquerait presque un vin chaud très peu épicé et tout en douceur.
La finale : La première seconde est en prolongement de la bouche, puis part d’un seul coup sur note cendrée et astringente très marquée, mais la aussi, l’alcool donne l’impression que tout cela se transforme en vapeur.
L’ajout d’eau atténue l’effet délétère et prolonge la finale sur les mêmes notes que dry, mais bien mieux fondues.
Mon impression : Un whisky de caractère, c’est rien de le dire. A aborder avec précaution et minutie, circonspection presque. Il est impératif de prolonger le dram pour bien mesurer ses incroyables capacités évolutives, et dés lors, il vous récompensera grandement de votre patience. Un whisky qui déroutera, effrayera même le néophyte, mais qui passionnera l’amateur.
Un caractère bien trempé dry, il lui suffit de 3 gouttes d’eau pour se faire câlin et chaleureux, mais tout aussi expressif. Un whisky biface en quelque sorte, à la fois pierre taillée et pierre polie, le yin et le yang enfin réunis en une seule entité.
Décidément, Longmorn peut faire des choses sublimes.

Piazzolla
Couleur: acajou dense a reflets verdâtre
Nez: puissant, vraiment très sur le vernis, on dirait un japonais ! Des notes bizarres de poussières par la suite. Puis les fruits font aussi leur apparition ! Du chocolat enfin, et du café.
Bouche: asséchante/astringente au 1er abord, l’alcool brule puis les notes de vernis laissent la place à des pointes de fruits exotiques enrobées par des épices un peu trop piquantes. La 2eme bouche est bien plus avenante : mélange superbe de fruits et de café/chocolat.
Finale: assez longue sur le poivre noir et un peu de chocolat au lait. Avec le temps, elle se raccourci surtout eu regard du TPD. Termine toujours sur des notes assez amères et asséchantes de café.

