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par Brieuc » 28 oct. 2018, 02:56
Allez, à mon tour :
Nez :
Vineux et oxidatif, terriblement "cellary" comme disent les anglo-saxons, ça embaume le marc de raisin. Rapidement se développe un étrange coté terreux et végétal avec de la noix fraiche et du pot-pourri. Avec le temps, la note principale qui finit par s'installer c'est surtout l'Apérol, pas désagréable. De l'orange séchée certainement. Un coté bouchon de liège et cuir qui est par moment un peu perturbant. En patientant et avec un peu d'aération, un profil floral assez beau se dessine, sur les fleurs séchées et terreuses avec un coté un peu pompeux style pivoine, iris. Toujours avec ce coté terreau frais et très racinaire. Original en ce sens que très différent des autres sherry monster, et globalement réussi.
Bouche :
Un peu moins emballé. Il y a un crescendo d'alcool assez rapide et pas totalement équilibré sur les premières secondes. Quand il retombe sur ses pattes, c'est mieux : une bonne partie du nez est restituée avec à l'avant plan ces dernières notes florales et terreuses, puis les airelles chaudes et le marc de raisin. On reste dans le même registre. Cerise pas tout à fait mûre. La texture est étonnamment assez aqueuse, je m'attendais à quelque chose de plus sirupeux.
Finale :
Bonbon violette, toujours ce coté "cellary" très marqué, avec pour la première fois de façon vraiment marquée du bois. Après quelques instants, le coté terreux et l'Apérol reviennent à la charge de façon assez agréable, avec à nouveaux ces notes végétales étranges (ortilles ? aubergine même par instants ?). Hélas, sur le quart d'heure qui suit, reste sur la langue un profil oxidatif et fermenté pas spécialement agréable avec beaucoup de liège, du balsamique, et de la bière Faro.
En conclusion, c'est globalement très original sur le plan gustatif tout en proposant une certaine cohérence interne, ce qui est à saluer. De l'autre coté, il y a effectivement assez peu de place pour le distillat d'une part, et d'autre part, la conjugaison de l'alcool perfectible en début de bouche et de certaines notes un peu borderline (notamment le liège) à certains moments l'empêche de monter plus haut que 87, ce qui est déjà pas mal ceci dit.
Edit : le fait qu'il y ait entre nous des dissensions sur la parenté du profil et sur les aromes précis est assez intéressant et prouve bien que globalement, ça ne manque pas de complexité. Via les notes terreuses et racinaires, je peux tout à fait comprendre que l'un ou l'autre ait eu une impression tourbée. Via les notes végétales et parfois un peu aigres, je peux comprendre le parralèle fait avec le Blair Athol 25 Artist. Pour ce qui est du débat vineux vs boisé, pour moi c'est clairement le premier des deux qui l'emporte, j'ai assez peu de bois dans l'absolu avant la finale.