Lagavulin (Jack Wieber) - Classic of Islay - N.A.S - 57,9%1
Dede
Nez : Amateurs de whiskies délicats, passez votre chemin. Ce jeune monstre n'est pas pour vous. Beaucoup, mais alors beaucoup de tourbe. Et pas de la tourbe sèche, non, de la plus grasse qui soit, phénolique, bitumineuse. Imaginez-vous sur une route dans la Vallée de la Mort à midi, heure solaire, un solstice d'été. L'asphalte fond. Les pneus avec. Et voici que le tableau de bord commence à coller, laissant dégouliner des filaments de plastique fondu de vos doigts. Imaginez l'odeur. Ca y est, vous y êtes. Mais ça ne serait pas lui rendre justice que de s'arrêter là. D'abord parce que le citron y va de sa touche acidulée. Ensuite parce qu'une iode plus médicinale que marine (plus sur la Bétadine que sur les huîtres, en clair) complexifie l'ensemble. Enfin parce que l'aération va, par un tour de passe-passe extraordinaire, fortement assécher et apprivoiser cette tourbe. Faites gaffe, elle mord encore tout de même, contrairement à l'alcool qui est très bie! n intégré. Avec de l'eau : notes de Schweppes Indian Tonic et de tabac blond.
Bouche : Grasse et puissante, mais pourtant ronde, elle joue sur les contrastes entre la saveur terreuse de la tourbe de Lagavulin, l'amertume de la teinture d'iode et le sucré acidulé de bonbons au citron. Le milieu de bouche voit la victoire de la terre, avec des arômes amers de gentiane, de réglisse et quinquina. Avec de l'eau : même type de profil, avec encore plus d'amertume en fin de bouche/finale. Devient franchement easy drinkable.
Finale : Longue, elle prolonge la bouche sur la tourbe terreuse, la fumée, la réglisse et une touche de citron.
Conclusion : Un bon gros jeune Islay roboratif à souhait. Si le premier nez est vraiment extrême, l'aération lui permet de trouver son équilibre, pour qui aime la tourbe bien sûr. L'alcool est bien intégré pour qui est habitué aux CS, mais il est encore meilleur avec un peu d'eau. A ce prix là, j'en redemande.
2010