Visite de la distillerie Benriach
Publié : 10 sept. 2007, 15:39
Hello,
après des mois de silence, dus à une mission à l'étranger, j'ai pris des vacances et je suis parti avec un ami en Ecosse pour 9 jours.
J'ai eu peu de temps pour le whisky trail, mais j'ai tout de même visité Talisker, Benriach et Glenfiddich.
Voici un résumé de ma visite chez Benriach:
Quelques km après Elgin, nous croisons la distillerie Benriach dont la renommée est grandissante. Pas de parking pour les touristes, pas de boutique, juste un bureau réservé aux professionnels. Nous sortons quand même de la voiture et rencontrons le boss. Il nous explique qu'il n'y a pas de visite organisée mais que nous pouvons nous promener et regarder. C'est un bon début. Nous entrons dans la salle de maltage, vide, tout comme le kiln. Nous rencontrons enfin un jeune ouvrier a l'allure sympathique dans la salle d'embouteillage, il nous conduit a son chef distillateur. Ce dernier nous consacrera plus d'une heure de son temps. Tout y passe, depuis le broyage de l'orge, son mélange dans l'eau de source locale et son chauffage par étape dans les mashtuns (4 cuves aux températures différentes chez Benriach) pour obtenir glucose, puis la fermentation a l'aide de levures dans les washbacks et enfin la distillation dans les stills dont les jeux de va et vient sont particulièrement élaborés pour séparer et réinjecter les diverses parties du distillat. Nous goutons au produit a tous les stades de sa fabrication pour en contrôler la qualité. Le mélange initial chauffe a 65 degrés celcius ressemble a une soupe sucrée un peu farineuse, le mélange fermente a 8° a une forte bière acidulée, les vapeurs condensées et refroidies de distillat a 25° directement sorties de l'alambic et enfin le 'new make' a 68° dont les qualités gustatives sont déjà très intéressantes (goût fruité et malte).
Dans la minuscule salle d'embouteillage (plus de 80÷ de la production est réservée a J&B et autres blends....), nous goutons a deux cuvées déjà réduites qui seront prochainement mises en bouteille après filtrage. L'une est a dominante sherry pour le marche américain qui aime les whiskies a robe sombre, l'autre est tourbée pour répondre a une forte tendance actuelle. Nous sommes très enthousiasmés par le second, qui présente un profil fruité / tourbe assez atypique.
Pour notre plus grand bonheur, la visite improvisée ne s'arrête pas la et passe par les chais. Ceux ci sont frais et sombres, il y règne une délicieuse odeur vineuse et boisée. Notre hôte décide d'ouvrir directement 3 fûts qui vont se révéler a la fois exceptionnels et très différents. Un 77 barolo finish, incroyablement fruité frais et délicat avec une finale interminable. Un 91 sauternes finish, plus mielleux, cireux, capiteux mais néanmoins équilibré. Et pour couronner le tout un 76 dans la lignée des Signatory Vintage qui ont mis en orbite Benriach en tant que single malt. Un mélange harmonieux de fruits exotiques, d'odeurs organiques (étable ou ferme) sur fond de tourbe. Aucun arôme ne domine l'autre, tout s'imbrique parfaitement.
Le distillateur a le sourire aux lèvres, il nous confie que nous avons gouté a son trio préféré. Il nous salue humblement car il doit retourner travailler. En quittant les lieux sans même pouvoir acheter un souvenir faute de boutique nous prenons conscience de notre incroyable coup de chance, et de l'hospitalité des gens de Benriach. Je leur tire aujourd'hui mon chapeau et je leur adresse un grand merci pour cette journée découverte pour le moins exceptionnelle.
après des mois de silence, dus à une mission à l'étranger, j'ai pris des vacances et je suis parti avec un ami en Ecosse pour 9 jours.
J'ai eu peu de temps pour le whisky trail, mais j'ai tout de même visité Talisker, Benriach et Glenfiddich.
Voici un résumé de ma visite chez Benriach:
Quelques km après Elgin, nous croisons la distillerie Benriach dont la renommée est grandissante. Pas de parking pour les touristes, pas de boutique, juste un bureau réservé aux professionnels. Nous sortons quand même de la voiture et rencontrons le boss. Il nous explique qu'il n'y a pas de visite organisée mais que nous pouvons nous promener et regarder. C'est un bon début. Nous entrons dans la salle de maltage, vide, tout comme le kiln. Nous rencontrons enfin un jeune ouvrier a l'allure sympathique dans la salle d'embouteillage, il nous conduit a son chef distillateur. Ce dernier nous consacrera plus d'une heure de son temps. Tout y passe, depuis le broyage de l'orge, son mélange dans l'eau de source locale et son chauffage par étape dans les mashtuns (4 cuves aux températures différentes chez Benriach) pour obtenir glucose, puis la fermentation a l'aide de levures dans les washbacks et enfin la distillation dans les stills dont les jeux de va et vient sont particulièrement élaborés pour séparer et réinjecter les diverses parties du distillat. Nous goutons au produit a tous les stades de sa fabrication pour en contrôler la qualité. Le mélange initial chauffe a 65 degrés celcius ressemble a une soupe sucrée un peu farineuse, le mélange fermente a 8° a une forte bière acidulée, les vapeurs condensées et refroidies de distillat a 25° directement sorties de l'alambic et enfin le 'new make' a 68° dont les qualités gustatives sont déjà très intéressantes (goût fruité et malte).
Dans la minuscule salle d'embouteillage (plus de 80÷ de la production est réservée a J&B et autres blends....), nous goutons a deux cuvées déjà réduites qui seront prochainement mises en bouteille après filtrage. L'une est a dominante sherry pour le marche américain qui aime les whiskies a robe sombre, l'autre est tourbée pour répondre a une forte tendance actuelle. Nous sommes très enthousiasmés par le second, qui présente un profil fruité / tourbe assez atypique.
Pour notre plus grand bonheur, la visite improvisée ne s'arrête pas la et passe par les chais. Ceux ci sont frais et sombres, il y règne une délicieuse odeur vineuse et boisée. Notre hôte décide d'ouvrir directement 3 fûts qui vont se révéler a la fois exceptionnels et très différents. Un 77 barolo finish, incroyablement fruité frais et délicat avec une finale interminable. Un 91 sauternes finish, plus mielleux, cireux, capiteux mais néanmoins équilibré. Et pour couronner le tout un 76 dans la lignée des Signatory Vintage qui ont mis en orbite Benriach en tant que single malt. Un mélange harmonieux de fruits exotiques, d'odeurs organiques (étable ou ferme) sur fond de tourbe. Aucun arôme ne domine l'autre, tout s'imbrique parfaitement.
Le distillateur a le sourire aux lèvres, il nous confie que nous avons gouté a son trio préféré. Il nous salue humblement car il doit retourner travailler. En quittant les lieux sans même pouvoir acheter un souvenir faute de boutique nous prenons conscience de notre incroyable coup de chance, et de l'hospitalité des gens de Benriach. Je leur tire aujourd'hui mon chapeau et je leur adresse un grand merci pour cette journée découverte pour le moins exceptionnelle.