Je crois que je ne me suis pas clairement exprimé. Pour reprendre l'exemple du devoir de philo :
Un devoir X sera noté 16/20 par le professeur A.
Tout francophone ayant atteint le niveau collège (ok, ce n'est pas universel) aura compris que le professeur A trouve le devoir X très bon, car le palier 16/20 = très bien.
Ce même devoir X est noté 13,5/20 par le professeur B.
Tout francophone ayant atteint le niveau collège (ok, ce n'est pas universel) aura compris que le professeur B trouve le devoir X bon, car le palier 14/20 = bien.
Deux professeurs, aux passés comparables ou différents, d'horizons comparables ou différents, d'engagements comparables ou différents, ont eu un avis différent sur ce devoir. Mais cet avis est tout de suite compréhensible. C'est immédiat, on sait que le professeur A a beaucoup aimé le devoir, bien plus que le professeur B, ce dernier ayant tout de même trouvé que le travail rendu était de bonne facture.
Passons au whisky.
Un whisky X sera noté 75/100 par le dégustateur A.
Tout francophone ayant appris les fractions et ayant mis les pieds au collège aura compris que le dégustateur A trouve le whisky X franchement bon, car la fraction 75/100 se réduit en 15/20 ; 15/20 c'est entre 14/20 et 16/20, donc entre bon et très bon.
Ce même whisky X est noté 78/100 par le dégustateur B.
Tout francophone ayant appris les fractions et ayant mis les pieds au collège aura compris que le dégustateur B trouve le whisky X franchement bon, car si la fraction 78/100 ne se réduit pas /20, on sait qu'elle est supérieure à 75/100.
Deux dégustateurs, aux passés comparables ou différents, d'horizons comparables ou différents, d'engagements comparables ou différents, mais tous deux expérimentés ont eu un avis presque identique sur ce whisky. Oui ? Bah non. En réalité, dégustateur B fait partie des "on" évoqués par bpujol en milieu de page 3, et pour ces gens-là, à moins de 80/100 un whisky mérite à peine d'être bu. Le dégustateur A, pour sa part, la joue plus classique et transpose plus ou moins les "paliers" scolaires. 75, pour lui, c'est effectivement bon et même un peu plus.
Du coup, nos braves francophones niveau collège n'ont rien compris et ont très mal interprété les notes ! Tu vas me dire "tant pis pour leurs gueules, ils avaient qu'à lire la critique pour comprendre que le dégustateur B n'avait en réalité pas aimé le whisky X". Et tu auras raison, mais l'enjeu ici est de montrer l'évidente lacune de la notation sur 100.
J'peux pas être plus clair.
Concernant les dixièmes (en notation sur 10) ou le "point près" (en notation sur 100), donc finalement concernant la façon qu'une même personne a de classer les whiskys, je maintiens qu'en l'état actuel des choses, je ne trouve pas ça intéressant, c'est du pinaillage. 8,1 ou 8,2, si c'est le résultat d'une moyenne : ok. Mais dire qu'un whisky noté 8,1 est supérieur à un whisky noté 8,2 n'a pas de sens. Encore une fois, cela semble témoigner d'une peur panique de l'égalité, ou d'une volonté crétine de vouloir absolument retranscrire des subtilités, des sensibilités, des impressions laissées qui n'appellent pas à être converties numériquement. C'est mon avis aujourd'hui, j'en reviendrais peut-être un jour, qui sait ?

Du reste, la note sur /10 me semble inappropriée, trop restreinte et propice à foutre des dixièmes insignifiants. Pourquoi pas des centièmes ? Au risque de radoter, la notation /20, avec ses 1/2 points (soit donc des pas de 2,5 points en version /100) me semble bien meilleure.
Mon référentiel, tu as raison, sera sûrement amené à bouger. Comme tu l'as relevé, je me considère comme débutant et sais parfaitement que mes références changeront. Maintenant soyons clair, le meilleur whisky que j'ai goûté jusque là, je le considérerai toujours comme excellent, quand bien même un expert le relèguerait en whisky de deuxième rang. Pourquoi ? Parce que je connais mes goûts, je sais ce qui me plait (débutant certes, mais pas lapin de 3 jours non-plus).
Amor, par curiosité, comment en es-tu arrivé à mettre des ,25 ? Je veux dire...entre un whisky à 15 et un à 15,25 ? Ce "0,25", il vaut quoi ? Un tout petit peu mieux ? Un soupçon mieux ? Un minuscule mieux ? Mieux que quoi ? Une approche relativiste est inévitable of course, mais aussi pointue elle est totalement intenable lorsque tu compares 500, 1000 ou 3000 bouteilles. L'égalité est inévitable. Je ne comprends pas pourquoi cette volonté d'analyser/séparer les arômes/odeurs/saveurs doit impérativement amener à séparer le plus possible les bouteilles les unes des autres. Je ne dis pas que c'est idiot. Je ne comprends pas, c'est tout...