Re: Bière
Publié : 23 nov. 2020, 00:42
Plus personne ne s'intéresse à la bière ici ?
Bon, en tout cas, j'ai goûté mes dernières acquisitions porcines mercredi dernier en deux fois, et c'est là que mon estomac a faillit décéder.
Le midi, comme je bossais l'après-midi, j'ai fait léger:
- Lager Trip, Pale Lager DH, 4.8%: Malts (orge), houblons (hull melon, azacca, cashmere): En général, je n'ai pas une haute opinion des Lager (ou des pils, je ne fais pas la différence), j'associe ça au Heineken, 1664, Kronenbourg, Valstar et compagnie. Un mélange d'amertume pauvre et d'acidité sur le retour d'estomac. Mais revu et corrigé par la bande du général Goret, ça a suscité mon intérêt. Et bien m'en a pris, car là, amertume et acidité sont bien maitrisées et qualitatives, enrichies par une touche de citron et de résine, ça en fait une bière hyper buvable. Du genre qu'on siffle cul sec en la faisant suivre d'un "hhhhhaaaaaaa" de satisfaction.
- Ich Bin Cherried All Day, Sour Fruited Cerise-Framboise, 4%: Malts (orge, blé), framboises, cerises, houblon: Ça, ça pète la framboise comme c'est pas permis, c'en est hallucinant, tant au nez qu'en bouche. Mais attention, y'a pas une once de sucre la-dedans, une sorte d'extrait de fruit. Ça rappelle un peu les Gueuze Lambic ou les Oude Gueuze, mais en beaucoup moins acide. Ou les Kriek un peu, mais en moins artificiel. D'ailleurs, la cerise, on ne la sent pas tellement. On la perçoit dans le fait qu'elle arrondi la framboise, qu'elle lui donne du corps, et lui ajoute un petit goût de noyau subtile et bienvenu.
Sur ces bonnes impressions, j'ai décider de goûter les autres le soir même:
- Winter Glory, Saison DH, 5.5%: Malts (orge, seigle), houblons (centennial, amarillo, simcoe, loral). Bon, là, clairement, j'ai pas compris le délire, ou je suis passé à côté. Ca ne m'a pas laissé d'autre impression qu'un truc d'une grande banalité, sur les céréales plats et pauvres. Il me semble que ça me fait souvent ça avec les bières à base de seigle. Faudrait que j'arrive à m'en rappeler quand je fais mes commandes. D'ailleurs, j'en ai fait tomber mon verre, qui s'est brisé en baptisant la moquette (encore elle) avec le fond du verre.
- Tropical Twin, Neipa, 6.1%: Malts (orge, blé), flocons d'avoine, houblons: Là, je suis un peu déçu. Ou y'a des fruits tropicaux, mais c'est pas assez net, pas assez tranché, pas assez gourmand à mon goût. Et y'a cette espèce d'impression grasse assez malvenue, comme si on avait foutu du saindoux ou de la graisse blanche dans une salade de fruits. Ça manque de oomph. J'avais le même constat sur plusieurs de celles que j'avais essayé cet été.
- Gold Coast, Double Neipa 8%: Malts (orge, blé, flocons d'avoine), houblons (ekuanot, colombus, mosaïc, falconner's flight, azacca). La même que la précédente, mais en beaucoup mieux. Là, y'a une bien plus grande densité, les fruits sont gourmands, plus sur le chutney, la confiture, le sirop de fruits tropicaux. C'est vraiment gourmand. La note de graisse est encore là, mais bien plus en retrait au point d'être à peine perceptible. Top
- Choco Stress, Mexican Cake Triple Wood B.A., Imperial Stout, 12%: Malts (orge, seigle), flocons d'avoine, cacao, café, chipotle, houblons, vieillie en futs de bourbon, rhum, cognac: Alors, là, c'est le choc dévastateur, et à plus d'un titre. Déjà, quand on verse la bière, elle est d'un noir bitumeux et ne fait aucune bulle, même en la versant d'un bloc. On est au-delà d'une Guiness ou d'un Kilkenny. Et ce nez, quelle monstre, une avalanche, un tsunami de chocolat et de café. Ça pète le cacao, le chocolat noir ultra pure et le moka à mort. C'en est renversant, brutal de concentration même. Ca fait presque peur au nomment ou on se dit qu'on va devoir avaler ça. Et en bouche, c'est la même. C'est hyper désarçonnant d'avoir une texture plus liquide que de l'eau et une charge aromatique qui a la densité d'un porte-avion. Tous les sens organoleptique sont dépassés, on ne peut se rapprocher d'aucun repère, on est emporté par la vague. Et au moment ou on ose déglutir, l'ultime surprise, le piment apparait pour encore surbooster de profil terrifiant. Le densité olfactive et gustative est telle qu'il faut aller chercher les whiskys les plus cherry monster, les rhums les plus extrêmes pour rivaliser.On pourrait croire en lisant ces lignes que je suis en train de décrire un truc infâme, imbuvable, un brule gueule impitoyable. Mais en fait, c'est tout le contraire, c'est pure délice, un régal divin, un truc que tout dégustateur devrait essayer une fois dans sa vie. Moi qui a du mal avec le piquant sur le poivre de certains batches de Talisker 10, là, au contraire, je trouve ce piquant de piment fort agréable et ça se marie super bien avec le combo chocolat/café. Ca apporte une finale énorme, surtout pour une bière. La encore, seuls certains spiritueux bien musclés peuvent rivaliser
Sauf que .... Alors que la dégustation se passait bien, d'un seul coup, mon estomac commence à vouloir m'expliquer qu'il n'est plus du tout d'accord, ça commence à yoyotter sévère la-dedans. Sur le coup, je me demande ce qui se passe, car ça ne ressemble pas du tout à un excès d'alcool (et puis, ce n'est juste que quelques bières). Je mets un temps à comprendre ce qui m'arrive jusqu'à ce que je mette le doigt dessus: le piment. C'est un truc que je ne consomme quasiment jamais ça. Alors, j'avale de la flotte pour calmer le jeu. Comme ça ne marche pas, j'essaie de manger du pain, mais j'ai l'impression d'avaler des morceaux de brique alors que c'est du pain frais. Je vais à la fenêtre pour m' hyper oxygéner, ça ne se calme qu'un tout petit peu.
Dépité, je ne finis même pas mon verre, dont le fond par à l'évier, je range tout, fait la vaisselle avec toujours l'estomac qui joue les montagnes russes, me brosse, les dents, prends ma douche et le couche ... un peu avant minuit, ce qui ne doit m'arriver qu'une fois ou deux par an, en redoutant qu'en position couchée, ça empire, mais non, je m’endors aussitôt.
Le réveil m'extirpe des bras de morflée à 6h00. J'ai dormis comme une souche, mais je ne me sens pas en grande forme, bien vasouillard. Heureusement, une fois le petit dèj avalé, ça se calme. Mais ça reprend un peu, avec des relents de piment, le midi avant de manger. La encore, le fait de manger calme la chose. Et rebelote le soir en encore moins fort. Ce n'est que le vendredi matin que le phénomène aura complètement disparu. Heureusement, dans tout ça, j'ai réussi à ne pas vomir.
C'est la première fois que je subis un truc pareille. Je veux dire, je connais bien ce qu'on ressent quand on approche de la trop grande quantité d'alcool ingurgitée. C'est une zone que je cherche toujours à éviter, et dès que j'en ressens les premiers échos, j'arrête tout de suite de boire.
Mais là, c’était complètement différent comme sensation.
Mais cette bière est tellement bonne, dans son style hyper extrême, que je retenterais l'expérience, mais en m'en méfiant, sans ne rien boire d'autre avant ou après, et sans doute pendant ou juste après un repas, histoire que ça n’atterrisse pas dans mon estomac vide. Et puis, peut-être faut-i se contenter de la moitié d'une bouteille.
Bon, en tout cas, j'ai goûté mes dernières acquisitions porcines mercredi dernier en deux fois, et c'est là que mon estomac a faillit décéder.
Le midi, comme je bossais l'après-midi, j'ai fait léger:
- Lager Trip, Pale Lager DH, 4.8%: Malts (orge), houblons (hull melon, azacca, cashmere): En général, je n'ai pas une haute opinion des Lager (ou des pils, je ne fais pas la différence), j'associe ça au Heineken, 1664, Kronenbourg, Valstar et compagnie. Un mélange d'amertume pauvre et d'acidité sur le retour d'estomac. Mais revu et corrigé par la bande du général Goret, ça a suscité mon intérêt. Et bien m'en a pris, car là, amertume et acidité sont bien maitrisées et qualitatives, enrichies par une touche de citron et de résine, ça en fait une bière hyper buvable. Du genre qu'on siffle cul sec en la faisant suivre d'un "hhhhhaaaaaaa" de satisfaction.
- Ich Bin Cherried All Day, Sour Fruited Cerise-Framboise, 4%: Malts (orge, blé), framboises, cerises, houblon: Ça, ça pète la framboise comme c'est pas permis, c'en est hallucinant, tant au nez qu'en bouche. Mais attention, y'a pas une once de sucre la-dedans, une sorte d'extrait de fruit. Ça rappelle un peu les Gueuze Lambic ou les Oude Gueuze, mais en beaucoup moins acide. Ou les Kriek un peu, mais en moins artificiel. D'ailleurs, la cerise, on ne la sent pas tellement. On la perçoit dans le fait qu'elle arrondi la framboise, qu'elle lui donne du corps, et lui ajoute un petit goût de noyau subtile et bienvenu.
Sur ces bonnes impressions, j'ai décider de goûter les autres le soir même:
- Winter Glory, Saison DH, 5.5%: Malts (orge, seigle), houblons (centennial, amarillo, simcoe, loral). Bon, là, clairement, j'ai pas compris le délire, ou je suis passé à côté. Ca ne m'a pas laissé d'autre impression qu'un truc d'une grande banalité, sur les céréales plats et pauvres. Il me semble que ça me fait souvent ça avec les bières à base de seigle. Faudrait que j'arrive à m'en rappeler quand je fais mes commandes. D'ailleurs, j'en ai fait tomber mon verre, qui s'est brisé en baptisant la moquette (encore elle) avec le fond du verre.
- Tropical Twin, Neipa, 6.1%: Malts (orge, blé), flocons d'avoine, houblons: Là, je suis un peu déçu. Ou y'a des fruits tropicaux, mais c'est pas assez net, pas assez tranché, pas assez gourmand à mon goût. Et y'a cette espèce d'impression grasse assez malvenue, comme si on avait foutu du saindoux ou de la graisse blanche dans une salade de fruits. Ça manque de oomph. J'avais le même constat sur plusieurs de celles que j'avais essayé cet été.
- Gold Coast, Double Neipa 8%: Malts (orge, blé, flocons d'avoine), houblons (ekuanot, colombus, mosaïc, falconner's flight, azacca). La même que la précédente, mais en beaucoup mieux. Là, y'a une bien plus grande densité, les fruits sont gourmands, plus sur le chutney, la confiture, le sirop de fruits tropicaux. C'est vraiment gourmand. La note de graisse est encore là, mais bien plus en retrait au point d'être à peine perceptible. Top
- Choco Stress, Mexican Cake Triple Wood B.A., Imperial Stout, 12%: Malts (orge, seigle), flocons d'avoine, cacao, café, chipotle, houblons, vieillie en futs de bourbon, rhum, cognac: Alors, là, c'est le choc dévastateur, et à plus d'un titre. Déjà, quand on verse la bière, elle est d'un noir bitumeux et ne fait aucune bulle, même en la versant d'un bloc. On est au-delà d'une Guiness ou d'un Kilkenny. Et ce nez, quelle monstre, une avalanche, un tsunami de chocolat et de café. Ça pète le cacao, le chocolat noir ultra pure et le moka à mort. C'en est renversant, brutal de concentration même. Ca fait presque peur au nomment ou on se dit qu'on va devoir avaler ça. Et en bouche, c'est la même. C'est hyper désarçonnant d'avoir une texture plus liquide que de l'eau et une charge aromatique qui a la densité d'un porte-avion. Tous les sens organoleptique sont dépassés, on ne peut se rapprocher d'aucun repère, on est emporté par la vague. Et au moment ou on ose déglutir, l'ultime surprise, le piment apparait pour encore surbooster de profil terrifiant. Le densité olfactive et gustative est telle qu'il faut aller chercher les whiskys les plus cherry monster, les rhums les plus extrêmes pour rivaliser.On pourrait croire en lisant ces lignes que je suis en train de décrire un truc infâme, imbuvable, un brule gueule impitoyable. Mais en fait, c'est tout le contraire, c'est pure délice, un régal divin, un truc que tout dégustateur devrait essayer une fois dans sa vie. Moi qui a du mal avec le piquant sur le poivre de certains batches de Talisker 10, là, au contraire, je trouve ce piquant de piment fort agréable et ça se marie super bien avec le combo chocolat/café. Ca apporte une finale énorme, surtout pour une bière. La encore, seuls certains spiritueux bien musclés peuvent rivaliser
Sauf que .... Alors que la dégustation se passait bien, d'un seul coup, mon estomac commence à vouloir m'expliquer qu'il n'est plus du tout d'accord, ça commence à yoyotter sévère la-dedans. Sur le coup, je me demande ce qui se passe, car ça ne ressemble pas du tout à un excès d'alcool (et puis, ce n'est juste que quelques bières). Je mets un temps à comprendre ce qui m'arrive jusqu'à ce que je mette le doigt dessus: le piment. C'est un truc que je ne consomme quasiment jamais ça. Alors, j'avale de la flotte pour calmer le jeu. Comme ça ne marche pas, j'essaie de manger du pain, mais j'ai l'impression d'avaler des morceaux de brique alors que c'est du pain frais. Je vais à la fenêtre pour m' hyper oxygéner, ça ne se calme qu'un tout petit peu.
Dépité, je ne finis même pas mon verre, dont le fond par à l'évier, je range tout, fait la vaisselle avec toujours l'estomac qui joue les montagnes russes, me brosse, les dents, prends ma douche et le couche ... un peu avant minuit, ce qui ne doit m'arriver qu'une fois ou deux par an, en redoutant qu'en position couchée, ça empire, mais non, je m’endors aussitôt.
Le réveil m'extirpe des bras de morflée à 6h00. J'ai dormis comme une souche, mais je ne me sens pas en grande forme, bien vasouillard. Heureusement, une fois le petit dèj avalé, ça se calme. Mais ça reprend un peu, avec des relents de piment, le midi avant de manger. La encore, le fait de manger calme la chose. Et rebelote le soir en encore moins fort. Ce n'est que le vendredi matin que le phénomène aura complètement disparu. Heureusement, dans tout ça, j'ai réussi à ne pas vomir.
C'est la première fois que je subis un truc pareille. Je veux dire, je connais bien ce qu'on ressent quand on approche de la trop grande quantité d'alcool ingurgitée. C'est une zone que je cherche toujours à éviter, et dès que j'en ressens les premiers échos, j'arrête tout de suite de boire.
Mais là, c’était complètement différent comme sensation.
Mais cette bière est tellement bonne, dans son style hyper extrême, que je retenterais l'expérience, mais en m'en méfiant, sans ne rien boire d'autre avant ou après, et sans doute pendant ou juste après un repas, histoire que ça n’atterrisse pas dans mon estomac vide. Et puis, peut-être faut-i se contenter de la moitié d'une bouteille.