Face to face

Il y a mille et une façons de boire le whisky. Comment préférez-vous boire le votre?

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Vipère
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Re: Face to face

Message non lu par Vipère »

On risque de pas mal alimenter ce fil dans les jours à venir car on a bientôt fini de goûter individuellement chaque sample, et les face to face présentent l'immense avantage de nous aider à distinguer par contraste des arômes qui passaient inaperçus en 1ère dégustation... après je comprends qu'une fois qu'on a le nez aguerri, ce genre d'exercice ait moins d'intérêt... j'avais moi-même ce soir un peu la flemme d'écrire mon petit compte rendu :lol:
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« Si nous résistons à nos passions, c'est plus par leur faiblesse que par notre force. » La Rochefoucauld.

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aphex
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Re: Face to face

Message non lu par aphex »

Je fais pas mal de notes de dégustation (que je devrais poster un peu plus sur le forum) mais pas tant de face à face que ça.
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Peb
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Re: Face to face

Message non lu par Peb »

Un petit face à face plutôt simple: trois Kilchoman.
Kilchoman 2006-2011 vintage release; 5 ans: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... homan-2006
Kilchoman 2010 winter release; 3 ans: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... er-release
Kilchoman Sanaig 2016: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... man-sanaig

Je ne rentrerai pas dans les détails, mais le meilleur pour moi reste le 2006, même si le développement en bouche est plutôt restreint.

Je pourrais résumer par points:
Entrée en bouche: le 2010 est mieux fondu, mêlant des notes de cendres fumées et d'iode accompagnés d'un léger goût sucré. Le 2006 lui ressemble assez bien, mais avec une tourbe un peu plus fumée. Le Sanaig est différent, davantage végétal, mais aussi moins expressif, moins iodé. Verdict: 2010.
En bouche: le 2006 s'expanse le plus, le 2010 restant dans un combo cendre/sucre. Le Sanaig présente quelques très légères (on est loin d'Ardbeg) notes viandeuses. On est toujours moins sur l'iode. Peut-être un peu de vanille. Verdict: Le 2010 et le 2006 sont au coude à coude.
Finale: le 2010 s'étiole le plus rapidement. Le 2006 est celui qui présente la plus grande longueur, même si ça se finit plutôt rapidement. Le Sanaig est dans le prolongement de la bouche, pas de surprise. Verdict: 2006.

On a trois whiskys très proches dans l'ensemble. Le 2006 est le plus structuré et recouvre davantage la bouche en comparaison des deux autres. Pour le prix, le Sanaig est sympa quand même.
Approximation avec des notes: 2006: 86 ; 2010: 85 ; Sanaig: 84.
Dans un mouchoir de poche...
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Vipère
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Re: Face to face

Message non lu par Vipère »

Ce soir c'était duo de jeunes Laphies indé! Duo très enrichissant, soulignant à la fois la parenté et le caractère propre de ces deux whiskies.
Les challengers:
Laphroaig 2005-2016 JW Passenger Liners
Laphroaig 1999-2010 DD

Au nez: Bon. Ca va pas être facile! La tourbe saute aux narines au début mais ouf, le voile de fumé se dissipe et dévoile peu à peu le profil des deux verres. Côté JW c'est en plein dans les herbes et le foin, ce côté très vert s'affirme sérieusement quand on fait un détour par le DD. Côté DD c'est... un peu fermé au début. Tourbe mise à part, on est dans des gammes un peu étranges avec un je-ne-sais-quoi d'artificiel type dissolvant/alcool à brûler, quelques agrumes font les malins au fond mais l'ensemble est dominé par des notes plus lourdes et grasses, peut-être du cuir ou de la viande, des algues aussi. En comparaison, le JW frétille et gambade dans les herbes, ça évolue d'ailleurs joliment vers plus de rondeur, des pommes blettes, un peu de vanille. Goûtons!
En bouche: Le JW est dans la lignée de son nez, c'est herbacé, médicinal sans lourdeur, fruité comme il faut, bref, hautement buvable. Le DD quant à lui réserve des surprises, son nez un peu boueux cède la place à une bouche très gourmande et ronde, avec une attaque sucrée et une texture huileuse qui lui donne un petit côté liquoreux. C'est pas écœurant, mais en comparaison je préfère largement le JW, plus vert et enlevé. Je lis à droite à gauche que l'eau lui fait du bien, on teste donc et: indeed! Toute une nouvelle gamme d'arômes débarque, avec un grand courant d'air marin, du minéral, du "mouillé", c'est assez étonnant! Il prendrait presque des airs de vieux pêcheur hirsute, si on fait abstraction de la bouche qui ne lâche rien en sucre. Une expérience. De son côté le JW évolue, gagne en fruits "oxydés", en caramel, en fleurs aussi, miam miam miam!

Difficile de désigner un vainqueur de manière objective, mais côté subjectif c'est tout vu: le JW l'emporte. Efficace sans être simpliste, il mériterait d'être regoûté tout seul! Le DD de son côté est particulier, pas vraiment ce que j'aime mais on lui reconnaît un profil assez wow!
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dede
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Re: Face to face

Message non lu par dede »

J'ai beaucoup aimé ce Daily Dram de mon côté. A te lire depuis quelques temps, j'ai l'impression que l'alliance tourbe/sherry n'est pas à ton goût. Il faudrait que tu puisses goûter quelque vieux peaty sherry plus franc pour t'en assurer (genre Port Charlotte...).
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aphex
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Re: Face to face

Message non lu par aphex »

Je reconnais mes samples :)
Je préfère largement le DD pour ma part mais faut que je regoûte le JW. Il a peut-être gagné quelques points suite à l'aération dans la bouteille. A l'époque je l'avais trouvé sympathique mais sans plus.
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Vipère
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Re: Face to face

Message non lu par Vipère »

Haha j'étais justement en train de me demander qui était le sampleur mais en effet, je me souviens avoir été séduite par ta liste de Laphroaig! Je pense que le JW a bénéficié dans mes goûts de sa confrontation avec le DD, ça a souligné sa fraîcheur mais aussi sa complexité et sa versatilité, je l'ai trouvé aussi bon qu'intéressant. Le DD ne serait définitivement pas un daily dram pour moi, justement... mais ça reste un whisky remarquable. J'ai vu que Serge Valentin lui a attribué un 92, bon.
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Peb
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Re: Face to face

Message non lu par Peb »

Je continue mes trios:
Thème: Whiskeys du monde

Hammer Head 1989: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... -head-1989
Hirsch Selection 25 ans: https://www.whiskybase.com/whiskies/bra ... -selection
Säntis Malt Edition Dreifaltigkeit: https://www.whiskybase.com/whiskies/bra ... sntis-malt

Au nez:

L’Hammerhead présente un nez vanillé avec des touches sucrées et quelques fruits exotiques ressortent. On a donc un nez plutôt doux et « facile » avec un léger malt qui persiste légèrement.
Le Hirsch présente un nez sur le vernis et la vanille. On sent quelque chose de gras, de huileux. L’alcool est assez présent et des notes de noyaux de cerise et de cuir se développe. Assez agréable dans l’ensemble.
Le Säntis présente également des notes de vernis profond et de cuir, mais se développe plutôt sur les fruits noirs, le cassis. Une légère fumée se dégage ainsi qu’une odeur de vieux bois brûlé.

Verdict: Hirsch

En bouche:

L’Hammerhead présente une bouche légère avec un côté sucré qui persiste. On y note aussi une pointe de sel et un malt légèrement aqueux en arrière bouche. C’est relativement peu complexe.
Le Hirsch présente une attaque assez forte sur l’alcool en première bouche. On y garde le vernis et les noyaux de cerise. Plutôt vanillée, la bouche présente également un côté épice/poivre/sel. L’eau n’atténue que peu l’alcool, mais des notes proches du sherry se développent. Les herbes et le bois ressortent également. Le vernis est toujours présent.
Le Säntis a une bouche structurée et puissante. L’alcool manque d’intégration, c’est costaud. On note des herbes, de la fumée et un peu de cuir et de vernis.

Verdict: on va dire égalité Hirsch et Säntis. Le Hirsh avec de l'eau et le Säntis pour la structure.

En final:

L’Hammerhead a une finale dans le prolongement de la bouche sans grand éclat. C’est relativement chaud dans la gorge. Seule une légère sensation de poire vient terminer cette finale. Le verre vide laisse une odeur de fumée que je n’ai pas trouvée lors de la dégustation.
Le Hirsch présente une finale chaude et le vernis livre maintenant des notes de cuir. C’est assez puissant dans l’ensemble.
La finale du Säntis est plutôt longue. L’eau a fait apparaître un côté sucré avec une fumée persistante. La sensation de vieux cuir s’atténue, mais les épices se renforce. Toujours assez puissant.

Verdict: Hirsch

En conclusion:

Trois profils différents. Le Hammerhead est léger, un peu trop. Le nez est agréable, la bouche en retrait. La finale manque de développement. C’est sympathique dans l’ensemble, mais pas transcendant. Le Hirsch et le Säntis développent tous les deux des notes de cuir. Cependant, la comparaison s’arrête là (évidemment, le Hirsh est un rye). Le nez de l’américain est le plus réussi avec une profondeur assez intéressante. La bouche est un peu en retrait, mais la finale, avec l’ajout d’eau est très bonne, capiteuse. L’odeur laissée dans le verre est profonde et se rapproche de malt tourbé. Le suisse est un peu trop puissant et l’alcool aurait mérité d’être mieux intégré. C’est assez bon dans l’ensemble, mais le bois est aussi un peu trop présent à mon goût.

Sur Whiskybase.com, les notes pour le Säntis sont assez disparates… Je ne sais pas trop pourquoi, mais les dégustations mentionnent des couleurs différentes, de gin clair à auburn. Peut-être est-ce le même whisky non vieilli en fût? En tout cas, je trouve les notes relativement sévères, de façon générale.

Atribution de notes, comme à l’école:
Hirsch: 86 ; Säntis: 84 ; Hammerhead: 81


Merci pour les samples (Very_bad_day??).
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Peb
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Re: Face to face

Message non lu par Peb »

Autre trio: Trois Glendronach batch 10, tous embouteillés en 2014.

Glendronach 1996 – Single Cask – Batch 10 – 16.02.1996/06.2014 – 18 years old – Pedro Ximénez Sherry Puncheon – 1487 – 54,1%: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... onach-1996
Glendronach 1995 – Single Cask – Batch 10 – 25.10.1995/06.2014 – 18 years old – Pedro Ximénez Sherry Puncheon – 3025 – 51,1%: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... onach-1995
Glendronach 1994 – Single Cask – Batch 10 – 23.09.1994/06.2014 – 19 years old – Pedro Ximénez Sherry Puncheon – 3397 – 53,8%: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... onach-1994


Au nez:
Le 96 présente un nez vineux, mêlant la noix et le sherry. Celui-ci n’est pas lourd et dégage un peu de sel. Le 95 est également sur le sherry, mais beaucoup plus sucré, dans le genre bonbon acidulé. Le 94 est le sherry le plus profond avec une présence nette de l’alcool. On y sent également les bonbons à la banane. Verdict: le 94 pour la profondeur, mais le 95 le talonne de près avec un côté sucré intéressant.

En bouche:
L’alcool est très bien intégré chez le 96 même s’il est bien présent. On a des notes chaudes de sherry légèrement sucré avec une pointe de sel. L’eau ajoute un peu de bois, mais surtout du sucre. Le 95 présente une intégration encore plus profonde de l’alcool, mais en même temps le côté sucré est dominant, ceci expliquant peut-être cela. C’est ample en bouche. L’eau ne lui apporte pas grand chose (une pointe de sel ressort), il vaut mieux le laisser « nature ». Le 94 est le plus puissant, c’est assez ample et rond en bouche. C’est un « gros » sherry qui en envoie. Il développe des notes de fruits rouges, de fruits secs et de noix. C’est très bon en bouche. L’eau le rend un peu plus sage, le sucre se développe.

En finale:
Le 96 est dans le prolongement de la bouche, sherry bien structuré et un peu sucré, très bien intégré. Le 95 présente une finale assez longue dans la continuité de la bouche, mais avec des notes d’agrume supplémentaires, style mandarine. Pour le 94, on est dans le prolongement de la bouche, pas de trace de bois ici, mais plutôt légèrement vineux (vin de noix). Très bon et persistant; chaud.

En conclusion:
Le 96 est un sherry typique avec un alcool très bien intégré et pas du tout mordant. C’est bien fait et très bon. Le 95 est très bon; le plus sucré des trois et par là, celui qui présente le moins de complexité à mes yeux. Le 94 est le plus ample et le plus profond. C’est aussi le plus puissant et l’eau lui fait du bien.

Trois très bons Glendronach qui développent chacun leurs propres spécificités.

Les notes:

96-14 : 87 ; 95-14: 88 ; 94-14: 89
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Peb
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Re: Face to face

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Hop, encore un tant qu'on y est...

Quatre Karui 1981 dans l'odre de puissance alcoolique qui est aussi l'ordre de "vieillesse" (enfin, à peu de chose près, je le suppose).

Karuizawa 1981 – 1981/01.09.2011 – 30 years old – Sherry Butt – 2634 – 55,2 %: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... izawa-1981
Karuizawa 1981 – Cocktail Serie – 1981/2012 – Sherry Butt – 162 – 55,8%: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... izawa-1981
Karuizawa 1981 – Noh Whisky – 1981/2013 – 31 years old – Sherry Butt – 155 – 56%: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... izawa-1981
Karuizawa 1981 – en Soi – 02.1981/07.2013 – 32 years old – ex-Bourbon Barrel – 8461 – 57,3%: https://www.whiskybase.com/whiskies/bra ... /karuizawa

Au nez:

55,2: nez vernis avec une légère fumée; sur l’alcool de noix, la banane rôtie et l’iode.

55,8: de la cire et de l’orange en majorité. C’est un nez assez « gras »; des notes de mandarine napoléon; tranches de mandarine macérées dans le sucre; un peu « écoeurant ».

56: superbe nez… de la tourbe cendrée et iodée, des fruits exotiques, un côté « acidulé », cire, vernis, amande et porto. Beaucoup de puissance se dégage.

57,3: nez sur la cire et fruité. De la pêche au nez, de la canne à sucre; on ressent une belle puissance. Lorgne vers certains rhums agricoles. Très sympa!

Verdict: Le 56… après ça se tient dans un mouchoir de poche avec le 55,8.

En bouche:

55,2: puissance est maître mot. L’alcool est un peu mordant, mais l’attaque s’estompe rapidement pour laisser place à un bon sherry typique, bien fait, capiteux. Il y a des notes de sous-bois et de noix. L’eau ajoute du bois et du sel, il n’en a pas besoin.

55,8: du massepain d’abord; un côté salé plus marqué que sur le 55,2. Pistache, amande, très bien fondu, puissant en même temp. Notes de frangipane. Très bon.

56: superbe, toujours. C’est gras et onctueux; de la tourbe assez puissante, c’est souple et capiteux. Il n’y a pas d’attaque de l’alcool, c’est parfaitement intégré. Beau développement sur des notes d’orange amères.

57,3: c’est puissant et sucré. Toujours cette canne à sucre en arrière plan. On a de la pêche, de l’abricot, du sel. C’est bon, mais beaucoup moins complexe que le précédent.

Verdict: le 56 sans contestation possible.

En final:

55,2: puissante et longue. Dans le prolongement de la bouche, bois et noix, sherry qui traîne.

55,8: la puissance s’étiole plutôt rapidement même si les saveurs perdurent. Bonne longueur, par contre, l’ajout d’eau est à éviter car ça atténue un peu toutes les notes de la bouche.

56: la suite de la bouche avec un peu de bois et d’amertume en toute fin.

57,3: dans la continuité de la bouche. Moyenne en longueur, sucre et sel. Un côté salé qui me fait penser à de la maquée… En allant lire quelques notes sur wWhiskybase, je vois que Jepp51 mentionne au nez de la croûte de fromage… comme quoi… je l’ai plutôt sentie en toute fin.

Verdict: le 56, toujours confortablement devant.

En conclusion:

Le 55,2 est très bon et très bien fait, mais reste un sherry « typique » dans un style Glendronach. Très bon.

Le 55,8: on est sur un whisky moins puissant que le 55,2, mais plus fondu avec des notes de cire et de massepain très sympathiques. Pas d’eau… et éviter de renverser la moitié du verre… ce que j’ai fait…

Le 56: arg… super!!! Un des meilleurs whiskies que j’ai goûté. C’est super bon en bouche, c’est souple et puissant. Le verre vide donne du poivre de cayenne presqu’inexistant en bouche si ce n’est pas le côté structuré qu’il a. Superbe, vraiment.

57,3: très bon, mais moins complexe que les autres. Un côté facile par la sensation sucrée de rhum.

Pour les notes: 55,2: 91 ; 55,8: 91 ; 56: 94 ; 57,3: 90

Un super comparatif de whiskies de haut vol. Les 3 sherry sont excellents et plus profonds. Le Noh est somptueux. Je l’avais déjà beaucoup aimé il y a presque 3 ans. Je l’ai encore préféré hier. On les a goûtés à deux et même si souvent nos goûts sont différents, il est sorti grand vainqueur sans discussion malgré le très bon niveau des 3 autres. Le Bourbon est plus facile, moins complexe et moins gras. Il reste néanmoins un produit d’une remarquable qualité. Bon, je ne parlerai pas des prix (enfin, un peu) qui oscillent aujourd’hui, en boutique, entre (dans l’ordre ci-dessus) 4600, 3400, 6800 et 7800 euros… LOL comme on dit…
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elskling
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Re: Face to face

Message non lu par elskling »

Peb a écrit :Hop, encore un tant qu'on y est...

Quatre Karui 1981 dans l'odre de puissance alcoolique qui est aussi l'ordre de "vieillesse" (enfin, à peu de chose près, je le suppose).

Karuizawa 1981 – 1981/01.09.2011 – 30 years old – Sherry Butt – 2634 – 55,2 %: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... izawa-1981
Karuizawa 1981 – Cocktail Serie – 1981/2012 – Sherry Butt – 162 – 55,8%: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... izawa-1981
Karuizawa 1981 – Noh Whisky – 1981/2013 – 31 years old – Sherry Butt – 155 – 56%: https://www.whiskybase.com/whiskies/whi ... izawa-1981
Karuizawa 1981 – en Soi – 02.1981/07.2013 – 32 years old – ex-Bourbon Barrel – 8461 – 57,3%: https://www.whiskybase.com/whiskies/bra ... /karuizawa

Au nez:

55,2: nez vernis avec une légère fumée; sur l’alcool de noix, la banane rôtie et l’iode.

55,8: de la cire et de l’orange en majorité. C’est un nez assez « gras »; des notes de mandarine napoléon; tranches de mandarine macérées dans le sucre; un peu « écoeurant ».

56: superbe nez… de la tourbe cendrée et iodée, des fruits exotiques, un côté « acidulé », cire, vernis, amande et porto. Beaucoup de puissance se dégage.

57,3: nez sur la cire et fruité. De la pêche au nez, de la canne à sucre; on ressent une belle puissance. Lorgne vers certains rhums agricoles. Très sympa!

Verdict: Le 56… après ça se tient dans un mouchoir de poche avec le 55,8.

En bouche:

55,2: puissance est maître mot. L’alcool est un peu mordant, mais l’attaque s’estompe rapidement pour laisser place à un bon sherry typique, bien fait, capiteux. Il y a des notes de sous-bois et de noix. L’eau ajoute du bois et du sel, il n’en a pas besoin.

55,8: du massepain d’abord; un côté salé plus marqué que sur le 55,2. Pistache, amande, très bien fondu, puissant en même temp. Notes de frangipane. Très bon.

56: superbe, toujours. C’est gras et onctueux; de la tourbe assez puissante, c’est souple et capiteux. Il n’y a pas d’attaque de l’alcool, c’est parfaitement intégré. Beau développement sur des notes d’orange amères.

57,3: c’est puissant et sucré. Toujours cette canne à sucre en arrière plan. On a de la pêche, de l’abricot, du sel. C’est bon, mais beaucoup moins complexe que le précédent.

Verdict: le 56 sans contestation possible.

En final:

55,2: puissante et longue. Dans le prolongement de la bouche, bois et noix, sherry qui traîne.

55,8: la puissance s’étiole plutôt rapidement même si les saveurs perdurent. Bonne longueur, par contre, l’ajout d’eau est à éviter car ça atténue un peu toutes les notes de la bouche.

56: la suite de la bouche avec un peu de bois et d’amertume en toute fin.

57,3: dans la continuité de la bouche. Moyenne en longueur, sucre et sel. Un côté salé qui me fait penser à de la maquée… En allant lire quelques notes sur wWhiskybase, je vois que Jepp51 mentionne au nez de la croûte de fromage… comme quoi… je l’ai plutôt sentie en toute fin.

Verdict: le 56, toujours confortablement devant.

En conclusion:

Le 55,2 est très bon et très bien fait, mais reste un sherry « typique » dans un style Glendronach. Très bon.

Le 55,8: on est sur un whisky moins puissant que le 55,2, mais plus fondu avec des notes de cire et de massepain très sympathiques. Pas d’eau… et éviter de renverser la moitié du verre… ce que j’ai fait…

Le 56: arg… super!!! Un des meilleurs whiskies que j’ai goûté. C’est super bon en bouche, c’est souple et puissant. Le verre vide donne du poivre de cayenne presqu’inexistant en bouche si ce n’est pas le côté structuré qu’il a. Superbe, vraiment.

57,3: très bon, mais moins complexe que les autres. Un côté facile par la sensation sucrée de rhum.

Pour les notes: 55,2: 91 ; 55,8: 91 ; 56: 94 ; 57,3: 90

Un super comparatif de whiskies de haut vol. Les 3 sherry sont excellents et plus profonds. Le Noh est somptueux. Je l’avais déjà beaucoup aimé il y a presque 3 ans. Je l’ai encore préféré hier. On les a goûtés à deux et même si souvent nos goûts sont différents, il est sorti grand vainqueur sans discussion malgré le très bon niveau des 3 autres. Le Bourbon est plus facile, moins complexe et moins gras. Il reste néanmoins un produit d’une remarquable qualité. Bon, je ne parlerai pas des prix (enfin, un peu) qui oscillent aujourd’hui, en boutique, entre (dans l’ordre ci-dessus) 4600, 3400, 6800 et 7800 euros… LOL comme on dit…
ça doit être super intéressant à comparer.
De mémoire, effectivement, le Noh c.155 est d'une perfection incroyable.
Juste derrière le cocktail était dans mon souvenir sur un mélange fruité et cendré assez détonnant.
Le c.2634 m'a toujours laissé l'impression d'être un peu trop terreux à mon goût.
et le "En Soi" m'avait un peu déçu, trop bourbonneux pour le coup, il ne faisait pas son âge. Sans doute que je m'attendais à un profil plus lourd, plus sombre.
Quoi qu'il en soit, comme toujours, ce sont des whisky-monstres !
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Re: Face to face

Message non lu par Peb »

elskling a écrit :ça doit être super intéressant à comparer.
De mémoire, effectivement, le Noh c.155 est d'une perfection incroyable.
Juste derrière le cocktail était dans mon souvenir sur un mélange fruité et cendré assez détonnant.
Le c.2634 m'a toujours laissé l'impression d'être un peu trop terreux à mon goût.
et le "En Soi" m'avait un peu déçu, trop bourbonneux pour le coup, il ne faisait pas son âge. Sans doute que je m'attendais à un profil plus lourd, plus sombre.
Quoi qu'il en soit, comme toujours, ce sont des whisky-monstres !
Ta mémoire est bonne ;-)
Le Noh, aucune fausse note, que du contraire.
Le cocktail en effet, c'est fruit et tourbe.
Le 2634 est moins "parfait" et moins "exubérant", mais je n'ai pas trouvé d'aspect terreux. C'est un super sherry, plus consensuel, je trouve.
Le en Soi, bah, c'est un bourbon donc on a pas les mêmes marqueurs que sur les sherry évidemment. J'ai vraiment senti des notes de rhum. C'est une question de style, je pense, plutôt que de qualité intrinsèque du produit.

Les autres face to face étaient aussi très intéressants ;-)
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Re: Face to face

Message non lu par quenticna »

Un face to face de mes deux tourbés du moment:
LEDAIG 2008 LE GUS'T SV 60,3%
Kornog St Erwan 2017 50%

Au nez il faut commencer par le Kornog tellement l'autre est brut et puissant.
Le kornog a une tourbe assez fine avec du fruité et un petit côté doux. Le Ledaig est puissant avec une tourbe fermière qui ne fait pas dans la demi mesure.

En bouche le Kornog est plus nuancé avec des fruits jaunes et un peu de fruits exotiques. C'est bien équilibré avec même un petit côté sucré qui peut déplaire. Le Ledaig envoie de la puissance, c'est franc bien tourbé avec un petit côté ferme qui me charme. C'est simple et brut de décoffrage. L'alcool est très bien intégré et ne demande même pas de rajout d'eau.

Finale un peu plus longue pour le Kornog même si des épices chez le Ledaig amène enfin un peu autre chose.

Conclusion : deux super daily dram bien différent mais qui me séduise alors que je ne suis pas forcément un peat addict.
Je privilégierais le kornog pour une soirée détente avec des copains avec son côté facile et le Ledaig pour une envie d'un peu de sauvagerie.
Quentin
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Re: Face to face

Message non lu par tissaneb64 »

J'ai fini récemment ma bouteille de Ledaig. Me suis régalé pour ma part. Et le côté puissant ben c'est justement ce qui m'a plu aussi :mrgreen: ;-)
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Vipère
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Re: Face to face

Message non lu par Vipère »

Ce soir on goûtait deux Celtique Connexion grâce à un gentil splitteur : Le quart de chaume 1996 et le Monbazillac 1994.

Deux profils très différents qui n'ont pas forcément gagné à être confrontés : le nez du quart de chaume est frais et tout en fruits, ça fleure bon l'amande et d'autres choses trop fondues pour se distinguer nettement. Le nez du Monbazillac est plus lisible, on est sur un mélange de vieux bois et de cuir avec une enveloppe sucrée assez marquée (pruneaux, caramel, pâtisseries). Ca écrase un peu le quart de chaume tout en accentuant sa fraîcheur, je lui trouve presque des notes minérales sur le coup. En bouche le quart de chaume est toujours aussi élégant, les épices s'ajoutent au fruité. Le Monbazillac est moins subtil avec une bouche un peu binaire : ça attaque sucré, et ça finit sur une sécheresse franchement boisée. Bilan : le Monbazillac est plus aguicheur avec son côté « bois moi au coin du feu en regardant la neige s'amonceler dehors » même si le nez ne tient pas toutes ses promesses, le Quart de chaume est plus frais et élégant. Deux whiskies pour deux humeurs ;)
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« Si nous résistons à nos passions, c'est plus par leur faiblesse que par notre force. » La Rochefoucauld.

Bretonne!
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