n0naud a écrit :Est-ce courant comme pratique de stopper le vieillissement en fût, une fois l'âge atteint, et de stocker le whisky dans un contenant neutre "cuve, container plastique" en attendant l'embouteillage ?
Courant, je ne sais pas, mais j'en ai déjà entendu parler plusieurs fois.
Après, ce que j'ai en tête, c'est juste un stockage de quelques jours, histoire de tranquilliser le whisky, et avant de le balancer dans la machinerie de remplissage.
Donc l'idée n'est pas tellement de stopper le vieillissement et de stoker en attendant des jours meilleurs.
De toute façon, pas sur que le plastique soit si neutre que ça à long terme.
Pouya a écrit :Le Glen Spey, je le bois seulement avec une bouche neutre, sinon je passe complètement à côté car il est assez léger et évanescent.
Muhh ???
ALors là, pas du tout d'accord. S'il avait ce profil là, y'en aurait jamais eu une bouteille chez moi.
Pour moi, et à l'instar du Glen Rothes de la même année qu'ils avaient sortis juste avant, on frôle le fruit bomb.
En tout cas, je le trouve vraiment très expressif et gourmand.
Je continue la découverte à l'aveugle des samples du tiroir:
- Glenlivet SV, 15yo, 50°, 1997/2012: Une couleur bien engageante déjà. Avant même de le porter à mes naseaux, çà sent le sherry. Cà se confirme quelques instants plus tard. Très sherry, et assez intense. On sent déjà que ce n'est pas un 40° celui-ci. De la noix, une légère vanille.
En bouche, une attaque franche. Assez amer, caramel, noix, quelques fruits noirs. C'est un whisky assez boisé. Ce bois qui nous tire jusqu'en finale. Très correct comme dram. 86
- Glencraig, 22yo -1981/2003- 57,5°. Cadenhead's authentic collection : Ben lui, déjà, faut trouver sa fiche. J'ai galéré un peu avant de comprendre qu'il s'agissait de la distillerie Glenburgie. On en apprend tout les jours .... c'est un peu le but quand même de tout ces samples ! Un nez assez fort encore, on dirait qu'il y en a sous la pédale ici aussi. Malté, chocolat, vanille. Beaucoup de noisettes. C'est chouette, sans être vraiment le profil que je préfère. Quelques fruits sous-jacents, type pomme-poire. J'arriverai plus tard à mettre un nom dessus : un paquet de cageots de coings ! Y'a un côté frais et floral qui se joint à tout çà qui lui donne une signature assez nette.
En bouche, il brûle, il envoie. A l'aveugle comme çà, je lui avais donné 55°, j'étais pas loin, et on les sent bien ! D'un côté, je n'aime pas çà, mais de l'autre çà chante pas mal quand même. Je retiens surtout de la praline en bouche. C'est assez boisé aussi, de la noix, du malt, des fruits. Finale moyenne, sur la praline. 85
Je ne peux qu'inciter tous les nouveaux amateurs comme moi à s'essayer à la dégustation en aveugle, c'est vraiment jouïssif et rempli de surprises. Par exemple ce Glencraig, j'ai découvert qu'il était de "mon année", et un peu déçu, j'ai pris conscience que çà ne valait pas le coup de se jeter à corps perdu dans une collectionnite aigu de son année de naissance sans connaitre plus que çà! Vraiment.
Thème d'actualité pour finir la session, parce que je n'avais pas eu ma dose de tourbe : Laphroaig 15yo, datant de quelques années. je ne l'avais goûté qu'une fois, et l'avais plutôt apprécié. Ben, c'est toujours le cas, il est fin je dirais pour un Laph'. C'est délicatement tourbé, plus marin que médicinal, sucré et fruité à base de citron, quelques fruits exotiques qui se balladent en second plan. Une bouche qui passe pour du sirop après les deux précédents. Je l'ai simplement apprécié celui-ci, tout en me disant qu'il était chouette sans valoir pour autant les 100 boules qu'on semble en demander actuellement.
Aaaah, que c'est chouette cette communauté d'amalteurs-sampleurs fous, merci à qui de droit.
Pouya a écrit :Le Glen Spey, je le bois seulement avec une bouche neutre, sinon je passe complètement à côté car il est assez léger et évanescent.
Muhh ???
ALors là, pas du tout d'accord. S'il avait ce profil là, y'en aurait jamais eu une bouteille chez moi.
Pour moi, et à l'instar du Glen Rothes de la même année qu'ils avaient sortis juste avant, on frôle le fruit bomb.
En tout cas, je le trouve vraiment très expressif et gourmand.
+1, et d'un très bon RQP du coup, une de ces bonnes surprises typiques des soirées PS.
Pépé a écrit :- Glenlivet SV, 15yo, 50°, 1997/2012:
C'était celui pour l’anniversaire du site de LMDW, non ? Si oui, je suis assez d'accord avec toi. Bon, aller, je vais plutôt sur 87/88, mais c'est du chipotage (gout, couleur, échelle de notation, toussa)
Pépé a écrit :Je ne peux qu'inciter tous les nouveaux amateurs comme moi à s'essayer à la dégustation en aveugle, c'est vraiment jouïssif et rempli de surprises.
C'est clair, à la fois une école d'apprentissage et d'humilité même pour les dégustateurs les plus expérimentés ... enfin ceux qui osent se remettre en question.
Pépé a écrit :Je ne peux qu'inciter tous les nouveaux amateurs comme moi à s'essayer à la dégustation en aveugle, c'est vraiment jouïssif et rempli de surprises.
C'est clair, à la fois une école d'apprentissage et d'humilité même pour les dégustateurs les plus expérimentés ... enfin ceux qui osent se remettre en question.
J'avoue que j'ai adoré le blindx6 de Savoureur, c'est pas mal comme idée de faire une boîte de samples à l'aveugle, je vais tester ça!
Pépé a écrit :- Glenlivet SV, 15yo, 50°, 1997/2012:
C'était celui pour l’anniversaire du site de LMDW, non ? Si oui, je suis assez d'accord avec toi. Bon, aller, je vais plutôt sur 87/88, mais c'est du chipotage (gout, couleur, échelle de notation, toussa)
Exact, bien lui oui : http://www.whiskybase.com/whisky/38914/ ... et-1997-sv Samplé par Stf92, merci à lui
Après, quant à la note, c'est on ne peut plus subjectif. D'autant que je suis un débutant, donc je manque encore de repères. Mais bon, faut bien se lancer et s'exercer.
Il est agréable, mais je ne lui ai pas mis plus pour deux raisons: d'une part, je l'ai trouvé un chouïa aggressif, et çà a tendance à me faire tomber la note d'un ou deux points, fonction de l'aggressivité quoi. Et de deux, sur ce whisky, j'ai eu la sensation d'un distillat moyen dans un bon fût. Joli job de la part de celui à la distillerie qui a sélectionné les fûts quoi, quant à Glenlivet, je retesterai évidemment dès que l'occasion se représentera, mais elle ne s'insère pas directement dans ma ligne de mire, à prime abord.
Pouya a écrit :Le Glen Spey, je le bois seulement avec une bouche neutre, sinon je passe complètement à côté car il est assez léger et évanescent.
Muhh ???
ALors là, pas du tout d'accord. S'il avait ce profil là, y'en aurait jamais eu une bouteille chez moi.
Pour moi, et à l'instar du Glen Rothes de la même année qu'ils avaient sortis juste avant, on frôle le fruit bomb.
En tout cas, je le trouve vraiment très expressif et gourmand.
Ce n'est pas mon ressenti. je ne dis pas qu'il n'est pas fruité, mais je ne dirais pas non plus que c'est une explosion immédiate, bien au contraire. Il met un bon temps à s'ouvrir (mais peut être est-ce du au fait que ma bouteille n'est ouverte que depuis peu de temps ?). Il a effectivement un côté épicé assez marqué en attaque (le poivre qu'à peut être ressenti Aphex - je pense surtout à du gingembre) et beaucoup de citron derrière, assez gourmand et patissier. Il a du corps en bouche. Mais je parle de légèreté car s'il passe derrière un aliment ou un liquide très puissant, je trouve qu'il a du mal à se frayer un chemin. Je ne dis pas pour autant qu'il est plat !!
Pépé a écrit :[...]
- Glencraig, 22yo -1981/2003- 57,5°. Cadenhead's authentic collection : Ben lui, déjà, faut trouver sa fiche. J'ai galéré un peu avant de comprendre qu'il s'agissait de la distillerie Glenburgie. On en apprend tout les jours .... c'est un peu le but quand même de tout ces samples ! Un nez assez fort encore, on dirait qu'il y en a sous la pédale ici aussi. Malté, chocolat, vanille. Beaucoup de noisettes. C'est chouette, sans être vraiment le profil que je préfère. Quelques fruits sous-jacents, type pomme-poire. J'arriverai plus tard à mettre un nom dessus : un paquet de cageots de coings ! Y'a un côté frais et floral qui se joint à tout çà qui lui donne une signature assez nette.
En bouche, il brûle, il envoie. A l'aveugle comme çà, je lui avais donné 55°, j'étais pas loin, et on les sent bien ! D'un côté, je n'aime pas çà, mais de l'autre çà chante pas mal quand même. Je retiens surtout de la praline en bouche. C'est assez boisé aussi, de la noix, du malt, des fruits. Finale moyenne, sur la praline. 85
Je ne peux qu'inciter tous les nouveaux amateurs comme moi à s'essayer à la dégustation en aveugle, c'est vraiment jouïssif et rempli de surprises. Par exemple ce Glencraig, j'ai découvert qu'il était de "mon année", et un peu déçu, j'ai pris conscience que çà ne valait pas le coup de se jeter à corps perdu dans une collectionnite aigu de son année de naissance sans connaitre plus que çà! Vraiment.
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Il est pas facile, ce Glencraig, effectivement. Pas mal de Cadenheads sortis ces années-là proposent un alcool assez pur et tranchant. Je ne sais pas si c'était un parti-pris du comité de sélection, mais ça en fait un des rares embouteilleurs que l'on peut reconnaître en blind sur ces critères.
Après, comme tu as pu le voir, c'est un malt qui a une histoire, puisqu'il s'agit là d'un des rares passage en production des alambiques Lomond. Y'en a eu aussi chez Miltonduff, embouteillés sous le nom "Mosstowie", et chez... Loch Lomond. Et Bruichladdich en a utilisé un également, je crois.
Au final, 1981 est la dernière année de production de Glencraig chez Glenburgie. Mais on peut penser que si ça n'a pas duré plus longtemps, c'est qu'il y'avait une raison... Une de mes rares bouteilles pour lesquelles je ne rechigne pas à ajouter une goutte d'eau.
1981 n'est pas une année super facile pour se faire une collection de bonnes choses. C'est légendaire en Lochside, mais ça douille, et il y'a de très jolies choses chez Caol Ila. A mon avis, c'est là que tu trouveras les meilleurs rapports Q/P sur ton année de naissance. Peut-être du côté de Dailuaine également...
Pouya a écrit :
Ce n'est pas mon ressenti. je ne dis pas qu'il n'est pas fruité, mais je ne dirais pas non plus que c'est une explosion immédiate, bien au contraire. Il met un bon temps à s'ouvrir (mais peut être est-ce du au fait que ma bouteille n'est ouverte que depuis peu de temps ?). Il a effectivement un côté épicé assez marqué en attaque (le poivre qu'à peut être ressenti Aphex - je pense surtout à du gingembre) et beaucoup de citron derrière, assez gourmand et patissier. Il a du corps en bouche. Mais je parle de légèreté car s'il passe derrière un aliment ou un liquide très puissant, je trouve qu'il a du mal à se frayer un chemin. Je ne dis pas pour autant qu'il est plat !!
Ce Glen Spey est typiquement le genre de mise qui a besoin de temps pour qu'on l'apprécie ...
Certains l'aiment de suite, mais ils sont finalement (trop) rares !
Ce qui a fait que nous l'avons sélectionné malgré tout au catalogue Pure Spirit, c'est que nous avons eu l'occasion de le gouter plusieurs jours de suite au milieu d'autres whiskys .... et paradoxalement, dans ce contexte .... il tire largement son épingle du jeu en montrant une complexité réjouissante, ludique et surtout jouissive !
Carpe Diem
"Whisky is the cure for which there is no disease." Robin Laing
Jean-Michel a écrit :1981 n'est pas une année super facile pour se faire une collection de bonnes choses. C'est légendaire en Lochside, mais ça douille, et il y'a de très jolies choses chez Caol Ila. A mon avis, c'est là que tu trouveras les meilleurs rapports Q/P sur ton année de naissance. Peut-être du côté de Dailuaine également...
Quelques jolies choses du côté de Benriach aussi.
El Phaco, Master Experimental Blender's First Assistant "I can resist anything but temptation." "I have the simplest of tastes. I am always satisfied with the best."
O. Wilde
Merci pour les infos sur Glencraig Jean-Michel, toujours intéressant tout çà. Le second test du sample n'en devient que plus intéressant, avec cette impression de boire un peu d'histoire.
dede a écrit :
Quelques jolies choses du côté de Benriach aussi.
au hasard le 1981 / 28 Year Old / Bourbon Barrel #2589 / 51.6%
Par exemple.
El Phaco, Master Experimental Blender's First Assistant "I can resist anything but temptation." "I have the simplest of tastes. I am always satisfied with the best."
O. Wilde