WHISKY MAGAZINE COMMENTAIRES DE DEGUSTATION

Venez ici pour discuter de whisky et de distilleries, mais aussi de la distribution de celui-ci. Où achetez-vous votre whisky: caviste, grande surface, etc...

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Philippe
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WHISKY MAGAZINE COMMENTAIRES DE DEGUSTATION

Message non lu par Philippe »

Bonjour à tous,

ce premier post pour répondre à vos divers commentaires concernant les dégustations.
un premier préalable, cependant. Whisky Magazine France est lié par un contrat de licence avec Whisky Magazine UK. Ce qui sous entend que nous reprenons pour partie le contenu du journal anglais, en particulier les dégustations, sauf les nouveautés France ou Belgique évidemment.
Notre marge de manoeuvre sur la sélection, le système de notations, le choix des dégustateurs, etc est donc très limitée.
un second préalable, les whiskies dégustés par l'équipe britannique et Martine (sauf pour la partie nouveautés France) le sont pour la plupart à l'aveugle.

Ceci dit, c'est probablement la rubrique qui suscitera toujours le plus de commentaires car il n'y a pas de formule idéale. Que ce soit pour déguster des alcools ou des vins, pour donner son avis sur un film, un disque ou un restaurant.

Pour éviter cependant un certain nombre de problèmes, Whisky Magazine a fait plusieurs choix qui m'apparaissent judicieux :
le fait qu'il y ait deux dégustateurs dont les avis sont confrontés. Certes cela peut prêter à confusion lorsque les avis divergent ou lorsque les commentaires sont totalement différents mais que la note ou l'appréciation générale soient identiques. Mais cela donne quand même deux opinions et donc deux façons de commenter le whisky. Personnellement, je ne crois pas au collège de dégustateurs (trop compliqué et/ou trop middle of the road) et souvent les critiques (de disques, de films, de lieux, etc) sont l'oeuvre d'un seul et unique journaliste. Donc ce principe est le moins pire
le fait que les dégustations soient thématiques. On peut toujours contester le panel sélectionné mais cela a le mérite de pouvoir comparer ce qui est comparable
le fait que le commentaire soit structuré (nez, bouche, finale, commentaires) sans oublier de donner des infos objectives (région, prix, distribution). Cela permet d'avoir un canevas et des repères. Une critique de film ne sépare pas le scénario de la réalisation, le jeu des acteurs de la musique. L'oeuvre est commentée comme un tout, ce qui sera forcément plus subjectif.

Reste alors un certain nombre de problème, dont la notation n'est pas le moindre. Que ce soit sur 10 ou sur 100, avec une échelle de A à E ou des associations (vous avez aimé tel whisky, vous aimerez celui-là ou inversement). Honnêtement, je ne crois pas qu'il y ait de système idéal. D'autant lorsque l'on sait que la place est comptée. Du coup, on écartera volontairement les mauvais whiskies (quel intérêt d'accorder de l'importance à quelque chose que l'on n'aime pas). Ce qui a pour effet de cantonner les notes sur de très courte échelle (de 7 à 9.5 en l'occurrence dans whisky magazine)
Reste également, le parcours gustatif du dégustateur, sa sensibilité olfative, les qualités sensorielles. Certains sont meilleurs pour la bouche, d'autre pour le nez. Comparez les références gustatives de Martine et de Dave. On comprend tout de suite l'influence de la culture (au sens large) de chacun, le poids de l'innée (homme/femme) et de l'acquis (vocabulaire, référence).
reste aussi le moment de la dégustation, probablement le facteur le plus important. On a toujours les mêmes goûts mais on n'est pas toujours de la même humeur, dans les mêmes dispositions. Déguster est un job comme un autre. Et on ne le fait pas toujours le soir au coin du feu. Parfois, c'est après s'être engueulé avec l'automobiliste qui vous a grillé un stop ou après avoir ouvert un mail de votre patron qui vous félicite sur le dernier numéro. Et cela change... beaucoup de chose. Forcément.

le plus important donc, c'est qu'il y ait une permanence des dégustateurs (afin que le lecteur prenne ses repères) et c'est aussi et surtout de gouter par soi-même.

Philippe
Whisky Mag
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bottler
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Re: WHISKY MAGAZINE COMMENTAIRES DE DEGUSTATION

Message non lu par bottler »

Moi, je trouve que Philippe se débrouille bien au milieu de tous les doutes et les questions qui ont été formalisées. Je vote un satisfecit et je donne mon modeste imprimatur !

Il y a beaucoup de clarté dans les arguments de ses différents posts, ainsi qu'une très bonne explication sur le mécanisme de la chose, que je connais par ailleurs.

Oui, vraiment, ce qu'il a écrit me semble de bon aloi.

Comme disait Charcot : "pourquoi pas ?" (donner suite à ses requêtes, et ouvrir un dialogue constructif).
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AlexandreV
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Message non lu par AlexandreV »

Je vais en profiter pour vous faire part de ma double expérience actuelle de sélectionneur et de dégustateur et de mon double point de vue d'amateur passionné et de 'pro'.

Côté sélection, c'est de dix à quinze échantillons quotidiennement, chose qui ne se fait pas en cinq minutes évidemment. Voyons cela en détail.
Au départ, les distilleries et les indépendants nous font parvenir des échantillons, parfois pré-sélectionnés sur place en Ecosse, parfois bien sélectionnés par les Ecossais, ou bien encore par hasard, sans précaution particulière parce qu'ils ne comprennent pas tout à fait notre niveau et notre quantité de sélection.
Vu le nombre de distilleries en activité en Ecosse, au Japon, aux USA, en Irlande ou encore en France (bien que le volume de nouveautés pour ces deux pays soient assez faibles comparés aux autres), cela représente un volume considérable d'échantillons. C'est aussi pour cela que l'on ne peut travailler avec tous les indépendants, cela demanderait une équipe entière pour gérer la sélection et la relation, surtout que les échantillons ne peuvent être sélectionnés par une seule personne et qu'une personne ne peut goûter plus d'une quinzaine d'échantillons par jour (et ce n'est déjà pas rien!). Dans le meilleur des cas car il y a des jours avec et des jours sans.
Il y a toute une série de problématiques aussi dans une sélection en dehors de la qualité respective des fûts: développer, étoffer ou renouveler la gamme, l'originalité, la rareté... mais aussi en termes de volume: achat de plusieurs caisses, exclusivité d'un fût, d'une série de single casks ou d'une petite cuvée. Il faut ensuite envisager le prix public, la demande du public mais aussi des cavistes, décider du type de distribution... sans compter le degré d'embouteillage: 40, 43, 46 ou brut de fût: beaucoup de paramètres. Et encore on n'arrive pas toujours à avoir les échantillons que l'on veut.
Donc on élimine un grand nombre de fûts ou de produits mauvais ou médiocres, et un certain nombre de bons voire très bons produits. Je m'explique: beaucoup de fûts ne sont pas bons et seront destinés à de basses gammes ou aux blenders, voire à d'autres marchés moins regardants peut-être. On a la chance de recevoir pas mal de choses intéressantes, voire très bonnes, mais on ne peut pas tout prendre. Trop de référénces, négociations impossibles sur de petits volumes... et des amateurs étourdis par la variété devant des bouteilles plus chères par conséquence. On pourrait proposer cent références de Caol Ila mais il y aurait vraiment de drôles de choses et à des prix peu attractis. Il faut donc canaliser la sélection, pour rassurer et en même temps étonner.
Il faut savoir patienter des fois, se décider rapidement d'autres fois, des choix parmi d'autres ou mettre deux merveilles en face à face et être confronté à un cruel dilemne. On goûte et regoûte, on cherche d'autres avis, on déguste à l'aveugle puis on prend des risques.
Donc ce qui est embouteillé et distribué a déjà filtré, décanté et approuvé par des personnes passionnées et/ou expérimentées. Voilà ce qui justifie que le système de notations est si limité mais si l'on prend tous les échantillons, les notes vont de 0 à 100, vraiment. Histoire de reprendre en détail le cantonnement des notes.

Quant à la dégustation, il s'agit à nouveau d'une confrontation, pas forcément avec les mêmes personnes pour apporter de la fraîcheur. Le but est bien d'en faire partager avec les passionnés ou amateurs occasionnels les commentaires, de façon structurée pour aiser la comparaison. Couleur, nez, bouche, finale... et commentaire personnel. Alors on prend une feuille, un crayon, des verres, les échantillons, de l'eau et un crachoir, parfois d'autres échantillons de la même distillerie ou de la même gamme pour mieux comparer et commenter et on se lance pendant des heures autour de ces petite fioles avec des débats parfois houleux. On fait ça dans un labo, dans la boutique et parfois chez soi, enfin où on peut et quand on a le temps à y consacrer. Dommage qu'il n'y ait pas de fauteils en cuir dans un salon calme en permanence disponible. On note, on corrige et on passe au suivant. Parfois on émet des doutes et l'échantillon passe dans la catégorie précédente, on redescend un sélectionné en potentiel. Puis on rédige au propre, on formate et on cherche à aller à l'essentiel et à apporter la meilleure synthèse possible des différents avis, sans pour autant tout dire pour ne pas gâcher la surprise. Des heures et des heures, parfois même des nocturnes pour sortir quelque chose de diffusable sur le net ou sur catalogue.
C'est donc un véritable travail, consommateur en temps et en énergie. Etre objectif et garder son enthousiasme, découvrir et apprendre de nouvelles choses, se laisser tenter par des choses que l'on aime pas forcément au départ et comprendre voire évoluer tout doucement... pour mieux faire partager son expérience, car j'en connais certains qui ont dégusté des milliers de choses. En quelques semaines cela fait des centaines d'échantillons et des dizaines de sélections, alors sur plus de dix ans je n'ose faire la somme.
Les dégustateurs ont une expérience phénoménale comparés à nous autres par la quantité et la fréquence de leurs dégustations, l'accumulation d'informations et le sérieux "systématique", et évidemment pas les mêmes goûts mais sont toujours à l'écoute des amateurs car ils vivent la même passion: on peut tomber dans le whisky par hasard, mais on n'y reste pas sans raison.
Il y a donc pas mal de contraintes et de critères subjectifs dans une dégustation, mais il y a très peu de personnes qui peuvent être considérés comme des références. Alors on s'en sert comme des phares pour nous éclairer et nous éviter les mauvaises surprises sans pour autant dicter notre chemin, mis à part pour mieux prendre le chemin du grand large ou parfois quitter les terres par trop connues.

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Stephane
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Message non lu par Stephane »

Whisky Magazine France est lié par un contrat de licence avec Whisky Magazine UK. Ce qui sous entend que nous reprenons pour partie le contenu du journal anglais, en particulier les dégustations, sauf les nouveautés France ou Belgique évidemment.
Une question peut-être un peu bête :
pourquoi cette liaison à la revue UK sur les whiskies dégustés ???
sur certains autres topics, comme les rêveries de MJ ou autre DB, je veux bien... mais sur les whiskies dégustés!... pourquoi chaque mag ne peut-il être indépendant ? puisque de toute manière je pense que les équipes de chaque mag ne déguste pas forcément ensemble tout le panel consacrée chaque bimestre...
:roll:

Peut-on avoir une idée en terme de pourcentage de votre marge de manoeuvre sur la totalité des rubriques du mag, celles que vous pouvez gérer à votre guise et celles qui vous sont imposées ?...
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Smokey-Kong
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Dégustations à l'aveugle

Message non lu par Smokey-Kong »

Très intéressante réponse de Philippe qui pour la première fois me rend le fonctionnement de Whisky-Magazine plus transparent (et merci Stéphane pour ton intervention). Je préfère reprendre post par post les points abordés, en me limitant à une idée à la fois.

La première, c'est : pourquoi je ne crois plus aux dégustations à l'aveugle dans un contexte professionnel.
Il ne s'agit pas ici de critiquer la méthode de Jean-Marie, la situation est très différente : pour JMP, c'est un dram par jour, lentement, au calme, et la note finale donnée n'aura pas d'influence sur sa vie au bureau. Lorsque l'on est dégustateur en vue le cas n'est pas le même, on subi une pression et l'erreur n'est pas sans conséquence ; la tentation est forte de se cantonner à des whiskies immédiatement plaisants, sans trop de caractère, et qui donnent dans l'instant tout ce qu'ils ont à donner ; bref des malts "horizontaux" et quelques peu politiquement corrects (si, si). Une bouteille un peu difficile comme le Highland Park 83/02 Single Cask de LMDW aura bien du mal à percer dans de telles circonstances. Le problème est le même pour les vins, il ne se passe pas de mois sans que l'on nous bassine avec tel cru pas cher et soit-disant sous-estimé qui a dépassé les vedettes lors d'une dégustation à l'aveugle ; à l'arrivée en 25 ans d'expérience je n'ai quasiment jamais déniché de grand crus dans de telles bouteilles (sauf lorsqu'il s'agissait de grands vins oubliés comme les Cornas dans les années 80). Ce sont presque toujours des vins très plaisant dans l'instant, très aromatiques, souvent puissants mais après les premières minutes pfuit... on ne trouve plus grand-chose d'intéressant. Je ne vois pas en quoi le phénomène serait si différent pour les whiskies.

Enfin les dégustations à l'aveugle ont généralement lieu - pour des raisons d'organisation - en une seule séance, or pour les meilleurs whiskies que je connaisse il m'a toujours fallu plusieurs essais afin de bien les juger. Bref une dégustation à l'aveugle, surtout lorsqu'elle est unique, permet simplement de faire une première sélection : c'est buvable ou pas, mais guère plus. Je comprends mieux pourquoi de nombreuses notes me semblent "tirées dans un chapeau" !

Slainthe

Smokey

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bottler
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Re: Dégustations à l'aveugle

Message non lu par bottler »

Smokey-Kong a écrit :Très intéressante réponse de Philippe qui pour la première fois me rend le fonctionnement de Whisky-Magazine plus transparent (et merci Stéphane pour ton intervention). Je préfère reprendre post par post les points abordés, en me limitant à une idée à la fois.

La première, c'est : pourquoi je ne crois plus aux dégustations à l'aveugle dans un contexte professionnel.
Il ne s'agit pas ici de critiquer la méthode de Jean-Marie, la situation est très différente : pour JMP, c'est un dram par jour, lentement, au calme, et la note finale donnée n'aura pas d'influence sur sa vie au bureau. Lorsque l'on est dégustateur en vue le cas n'est pas le même, on subi une pression et l'erreur n'est pas sans conséquence ; la tentation est forte de se cantonner à des whiskies immédiatement plaisants, sans trop de caractère, et qui donnent dans l'instant tout ce qu'ils ont à donner ; bref des malts "horizontaux" et quelques peu politiquement corrects (si, si). Une bouteille un peu difficile comme le Highland Park 83/02 Single Cask de LMDW aura bien du mal à percer dans de telles circonstances. Le problème est le même pour les vins, il ne se passe pas de mois sans que l'on nous bassine avec tel cru pas cher et soit-disant sous-estimé qui a dépassé les vedettes lors d'une dégustation à l'aveugle ; à l'arrivée en 25 ans d'expérience je n'ai quasiment jamais déniché de grand crus dans de telles bouteilles (sauf lorsqu'il s'agissait de grands vins oubliés comme les Cornas dans les années 80). Ce sont presque toujours des vins très plaisant dans l'instant, très aromatiques, souvent puissants mais après les premières minutes pfuit... on ne trouve plus grand-chose d'intéressant. Je ne vois pas en quoi le phénomène serait si différent pour les whiskies.

Enfin les dégustations à l'aveugle ont généralement lieu - pour des raisons d'organisation - en une seule séance, or pour les meilleurs whiskies que je connaisse il m'a toujours fallu plusieurs essais afin de bien les juger. Bref une dégustation à l'aveugle, surtout lorsqu'elle est unique, permet simplement de faire une première sélection : c'est buvable ou pas, mais guère plus. Je comprends mieux pourquoi de nombreuses notes me semblent "tirées dans un chapeau" !

Slainthe

Smokey

"Pauca, sed matura" (Gauss)
Smokey, permets moi de te dire que je crois que tu vois un peu trop les choses au bout de ta lorgnette.

J'ai participé à des dégustations avec Mickael Jackson ou Martine Nouet, Jacques Sallé, ou d'autres gens renommés, des "master blenders", etc..., et naturellement chez nous où nous avons quelques pointures (inconnues).

Je peux te dire que ces gens sont quelquefois véritablement impressionnants par la précision de leur jugement, leur rapidité à évaluer un produit, et leur aptitude à en déguster de nombreux (plus de 10) d'affilé sans que leur goût ne s'émousse.

Ils sont aussi capables de parler de produits atypiques.

Après, que la direction du magazine ne veuille pas faire de tort à ses annonceurs qui sont aussi ceux dont les produits sont dégustés est une évidence. Les plus sérieux omettront simplement de commenter un produit moyen venat de leurs annonceurs dans leurs pages, Ceux qui ont besoin de budgets rapidement commettront des commentaires emphatiques destins à honorer leurs clients annonceurs.

Là, c'est une question de rigueur, et aussi de l'état des finances du journal.

Pour conclure : le Whisky mag a des très bons dégustateurs, mais évidemment, ce qu'ils écrivent peut ou non être influencé ou censuré par leur rédac-chef ou leur patron. Cela se passe, pour Whisky Mag je n'en sais rien.

Je connais bien Martine Nouet cependant, elle est de caractère indépendant et quelque foi entier, et je serais étonné qu'elle se laisse mener par le bout du nez pour écrire ce qu'on lui demande d'écrire plutôt que ce qu'elle croit devoir écrire.

Cela dit, Philippe pourra peut être nous donner quelques informations sur l'indépendance de la rédaction de WM,et ce qu'ils mettent en oeuvre pour la garantir.
Philippe
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Message non lu par Philippe »

Bonjour à tous,

merci pour votre accueil !!

ce post pour répondre à deux interrogations formulées plus haut :
notre marge de manoeuvre par rapport au Whisky Mag Uk.
Nous reprenons ce que nous voulons dans l'édition anglaise et quand nous le jugeons utile (l'édition anglaise sort 2 numéros de + par an et existe depuis plus longtemps que nous donc le "stock" d'articles est grand et augmente). Par contre, lorsque nous sélectionnons un article ou une rubrique, nous le (la) restituons le plus fidèlement possible. Cela vaut pour les dégustations dans lesquelles nous nous permettons seulement de supprimer parfois une bouteille parce qu'elle nous parait introuvable.

notre indépendance

Jamais l'indépendance de la rédaction ne pourra être remise en cause pour plusieurs raisons :
- Le contenu whisky venant à 80% de l'édition anglaise, cela nous met à l'abri d'une collusion avec un distributeur (qui sont différents d'un pays à l'autre pour bien des marques).
- Martine, pour ceux qui la connaissent, tient vraiment à son indépendance éditoriale et n'est pas vraiment du genre à transiger par complaisance. Elle essaye de faire son métier au mieux et avec une déontologie qui l'honore.
- Nous (Martine et moi) ne travaillons pas physiquement ensemble. J'ai un bureau, elle travaille de chez elle (à Paris ou à Islay). Donc je vends la pub de mon côté et elle écrit ses articles de l'autre. Les deux ne se rencontrent qu'au moment du bouclage.
- Et je terminerai en vous disant que je suis moi aussi au départ journaliste (diplomé de l'ESJ) donc très attentif à ce que les intérêts soient bien séparés.

Après, il ne faut pas être dupe, ni agir bêtement au nom d'un quelconque principe : à intérêt ou qualité équivalente, on aura toujours tendance à en faire un peu plus pour le whisky, la marque ou la distillerie qui nous soutient.

Philippe
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Smokey-Kong
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Re: Dégustations à l'aveugle

Message non lu par Smokey-Kong »

bottler a écrit : Smokey, permets moi de te dire que je crois que tu vois un peu trop les choses au bout de ta lorgnette.
J'en suis conscient mais il est difficile d'exprimer autre chose que des banalités, au début d'une discussion du moins, si l'on ne se fonde pas d'abord sur sa propre expérience. Après, les gens réagissent - d'autant plus si l'on est sorti des sentiers battus, et même si le point de départ est erroné - et le débat permet de mieux se comprendre.
Je te fais totalement confiance quand tu me dis que tes dégustateurs sont remarquables, notons quand même qu'ils ne font pas le même travail que des journalistes : ce sont avant tout des sélectionneurs. Maintenant et pour retourner au sujet initial, les raisons pour lesquelles les évaluations aberrantes sont si nombreuses (voir le topic : évaluations de W-Mag) ne sont toujours pas claires pour moi, d'autant moins que je suis bien persuadé de l'honnêté totale de l'équipe de Whisky Magazine. J'enverrai une liste de "bizarreries" à Martine Nouet à mon retour de vacances : il faut toujours une base concrète pour réfléchir ("facts, only facts...")

Slainthe

Smokey
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Serge
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Message non lu par Serge »

Dernières news, Dominic Roskrow quitterait ses fonctions au sein de WMag UK. (selon Kevin du Scotch Blog)
corbuso
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Message non lu par corbuso »

Les commentaires de Philippe, ainsi que des autres participants de ce forum sont très intéressants et souligne un certain manque de confiance entre Whisky Mag et les amateurs de whisky.
En tant qu'abonné de Whisky Mag, cette question d'autonomie de la version fr m'a toujours interpellé. La Maison du Whisky est un acteur incontournable du Whisky en France et son association avec WhiskyMag semble logique. D'après les commentaires de Philippe, WhiskyMag France est autonomne de Whisky Mag UK. En est-il de même vis-à-vis de LMW?

Seconde question, WhiskyMag doit recevoir un nombre d'échantillon de dégustation assez important. Comment les échantillons qui vont paraître dans WM sont sélectionnés? Aléatoirement?
whiskye
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Message non lu par whiskye »

Il est évident que LMDW ne compte pas vendre des petits beurres avec le whisky mag, ce journal lui est très rentable même s'il est/était déficitaire.
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