Très bien dormi.
Non, bon alors, pas une bonne idée de vouloir marier un whisky de ce niveau avec un cigare, quel qu'il soit je crois, et à aucun moment je n'ai eu envie de le faire lors de la soirée, sauf à la fin ou j'ai bu quelques gorgées après avoir fini le cigare, ou plutôt le deuxième cigare, car le Siglo V 2001 était à mettre à la poubelle.
J'ai dans un premier temps goutté le Karui, qui après une première gorgée, première bouchée, pas du tout bouchée contrairement au Siglo V par la suite , mais très alcoolisée, faut se la faire, s'est révélé ex-tra-or-di-nai-re. Tout d'abord un nez renversant, fleuri, épicé, d'une finesse envoûtante, je me me suis même demandé si un nez de parfumerie serait capable de reproduire un tel trésor ?
Puis je suis passé aux papilles, et là s'est développé une complexité, attendue certes, mais assez incroyable, mêlant les saveurs de fruits rouges, en particulier de cerise, mais aussi de réglisse, et peut-être de miel, avec une très belle rondeur...Bref une bouche à la fois tendue et souple, et qui n'en finit jamais avec une longueur longue longue longue...
Dans un deuxième temps j'ai voulu passer au Siglo V, et là déception, catastrophe, peu de fumée, de saveurs, une cape qui se décolle, rien à en tirer malgré de multiples efforts pour le réanimer, bref ce cigare était mort. Pendant un moment je me suis demandé si la force du Karui n'anéantissait pas le cigare, mais les papilles "vierges" de madame, qui n'avait pas encore goutté le breuvage, ont tranché, mort, plat, sans fumée et sans saveurs, poubelle.
Je ne pouvais pas rester sur une telle déception, je décidais donc d'allumer un autre Cohiba, un Robusto, qui s'est révélé excellent, meilleur même que l'Epicure 2 de la semaine dernière, plus raffiné et plus complexe, malgré une moins bonne combustion car j'ai dû le rallumer deux fois. Je lui donne un 8,5/10 par rapport au Hoyo à qui j'attribuais un 7,5 ou un 8. Un cigare que je refumerai sans doute "à sec" pour mieux le cerner...
Ce n'est qu'une fois avoir terminé le Robusto que je suis revenu à mon verre, lentement, tout en douceur, et je dois dire que sur les restes du Robusto tapissant la bouche, le mélange était cette fois convaincant et tout à fait étonnant, un régal.
Bref la question que je me pose à ce stade est, comment font-ils pour différencier les whiskies au dessus de 90/100, j'imagine qu'à ce niveau ils se différencient à la fois sur des questions d'équilibre subjectif, et par leurs (petits) défauts, non ?
Mais je n'ai que très peu d'expérience, donc j'imagine que la perception s'affûte avec le temps...
Seule certitude pour moi après une telle expérience, est qu'il ne faut pas tenter les mélanges lorsqu'on a un produit comme ce Karui entre les mains, il se suffit très largement à lui-même, et amha on prend le risque "sacrilège" de le dégrader ou de le déformer, et ce serait dommage.