Petite soirée entre quadra ... ou presque
Publié : 06 nov. 2010, 00:48
J'ai prévu d'organiser prochainement une dégustation de whiskies des 60's pour mon anniv'. 4 des bouteilles prévues n'étaient pas encore ouvertes, c'est maintenant chose faite.
Black Bull Duncan Taylor 40yo 40.2% Bottled 11/09 Btch n°1 Cask Strength, Non-Chill Filterd, Non-Coloured:
Robe: Bel or jaune
Nez: 1er nez : S’ouvre lentement. Très harmonieux, évoque un sherry cask très léger. Une tourbe à peine perceptible, précise, presque cristalline. Des fruits jaunes. Légèrement pâtissier et céréalier. Extrêmement fondu. Belle constance, ce nez, bien que très subtil, ne s’effondre jamais. Par moment très légèrement agacent comme certains whiskies au taux d’alcool bien plus élevé.
Par la suite, le nez évolue notablement en expressivité sur le côté pâtissier et développe une sorte de pointe acide, puis laisse la place à des notes de vanille, de miel, de noix de coco râpée, de chocolat blanc … ça ne s’arrêt plus. Chaque fois qu’on éloigne son nez du verre quelques secondes et qu’on l’y replonge, on a de nouvelles notes. C’est un coureur de fond, un diesel. Il lui faut du temps pour démarrer, mais une fois qu’on lui laisse assez de temps, il ne s’arrête plus. Au troisième nez, on est surprit, agréablement agressé en quelque sorte, par notes fermières, animales qui viennent se superposer aux arômes précédemment ressentis, sans les effacer pour autant. Y’a du cuir, du jambon cru fumé, jambon de bayonne. Puis l’instant d’après, il part sur de la pâte sablée salée.
Bouche: La bouche est par contre assez décevante. C’est malheureusement souvent le cas avec des whiskies aussi vénérable et avec de tels nez. L’attaque est franche, mais sans aucune agressivité. Onctueux, presque huileux. On arrive, avec de gros effort, à retrouver quelques faibles échos de certaines notes perçues au nez, mais c’est presque évanescent. Evolue en bouche pour devenir un peu austère, craquant, avec une présence boisée jamais envahissante. Paradoxalement, cette bouche très en retrait par rapport au nez et en même temps classieuse, élégante, avec un ‘‘goût de vieux’’. Avec le temps, la bouche se développe et devient plus expressive, très chaleureuse, presque bienfaisante.
Finale: Dans le prolongement de la bouche, sans être véritablement puissante, elle a une belle présence et dure très longtemps. Elle a ce point commun avec le nez qu’elle semble ne devoir jamais s’arrêter. Des épices, à la réflexion.
Commentaire: D’après le descriptif, ce whisky est composé de 90% de single malt et de 10% de single grain, tous agés de 40 à 44 ans, et issus des distilleries Bunnahabhain, Glenfarclas, Glenlivet, Glenburgie, Highland Park, Miltonduff, Springbank, Tamdhu et Invergordon. Difficile d’imaginer meilleur pedigree.
Le nez est vraiment incroyable et justifie à lui seul l’intérêt de ce whisky. Et dire que ce n’est ‘‘que’’ un blend.
91/100
Glenury Royal 36yo 1968 51.2% Cask Strength, Non-Chill Filterd :
Robe: Or jaune
Nez: 1er nez : Ce type de nez, assez rare, des whiskies tourbés “continentaux” (ie non maritimes). Des fruits, mais très légers, comme pommadés. Une infime fumée. De la fraîcheur végétale, ‘‘verte’’.
Par la suite apparaissent de belles notes de café au lait marié de notes plus aiguës sur du fruit acidulé. Un peu de fumée apparaît et la tourbe devient plus grasse, se fondant encore d’avantage avec les autres arômes. De jolies notes de pralin également.
Bouche: L’attaque est très douce et progressive, grasse. Du genièvre, des épices, boisé sans excès, cette bouche est un peu austère, et ne manque pas de caractère. La tourbe est présente, mais assez légèrement. Un peu salé et fumé. On n’est toutefois pas au niveau du nez même si avec du temps, la bouche gagne quelque peu en expressivité.
Finale: La finale, sur le prolongement de la bouche est assez courte.
Commentaire: Au nez, on se dit qu’on est pas loin du style du Glen Garioch ‘‘First For Us’’, mais la bouche et la finale ne suivent pas.
88/100
Feral Glangs (Glenfarclas) Daily Dram 41yo 45.7% 1966-2008:
Robe: Or jaune
Nez: 1er nez : Un nez assez complexe, harmonieux, fondu et équilibré. Du sherry bien sur, mais très délicat, subtil, pas du tout envahissant, à part égal avec des notes pâtissières, sur la génoise, le boudoir.
Lentement mais sûrement, les belles notes de sherry se développent et s’ouvrent. C’est de plus en plus fruité avec le temps, un sorte de mix entre fruits exotiques et fruits rouges. De même pour les notes pâtissières au fur et à mesure un peu plus grillées, rôties. Un boisé infime, à peine perceptible, qui ajoute encore de la classe.
Bouche: Attaque très douce, huileuse. La bouche est très en retrait par rapport au nez, épicée et légèrement boisée. Avec le temps, la bouche gagne un peu en expressivité, mais malheureusement, la balance bascule sur le boisé qui devient un peu trop présent.
Finale: La finale est dans le prolongement de la bouche, légèrement fumée, pas envahissante,de puissance moyenne mais de très belle longueur.
Commentaire: Un sherry cask très élégant, classieux, fin . C’est vraiment très bien fait.
90/100
North Of Scotland Scott’s Selection 1964 44.8% 1964-2008 Cask Strength :
Robe: Vieil or
Nez: 1er nez : Aucun doute, c’est un single grain digne de ce nom. Gourmand, mais sans allez jusqu’à l’écœurant (comme c’est parfois le cas), délicat, équilibré, harmonieux, fruité et pâtissier, noix de coco et vanille, mais la encore, c’est assez subtil. Une étonnante touche de sel donne un sorte de vivacité contenu à ce nez, une plaisante surprise. Avec le temps, cette note salée évolue vers une sorte de vinaigrette à base de vinaigre de Xeres et d’huile de noix. Un single grain élevé en sherry cask ? C’est réussit en tout cas.
Avec le temps, ce nez évolue franchement sur le macchiato, voir même le capuccino, avec des notes de torréfaction, de pralin, d’amande, de pistache, sucre candi, pomme d’api, guimauve.
Bouche: Attaque très douce et onctueuse, on retrouve certains parfums du nez, en plus discret. Café au lait et pralin, fruits secs.
Finale: Surprenante, cette finale commence par une quasi explosion des notes perçues en bouche. De la noix de coco râpée, du pralin, amande, pistache, fruit sec. La puissance redescend très vite après cette entame, puis ce maintient sur une belle longueur.
Commentaire: Un single grain plus fin et délicat que ce qu’on est accoutumé à goûter et avec certaines notes peu courantes pour ce type de whisky.
91/100
Outre leur âge et leur époque, ces whiskies ont en commun des nez hors du commun et des bouches franchement pas à la hauteur du tout. Ce qui n'est pas rare pour des whiskies aussi canoniques.
Black Bull Duncan Taylor 40yo 40.2% Bottled 11/09 Btch n°1 Cask Strength, Non-Chill Filterd, Non-Coloured:
Robe: Bel or jaune
Nez: 1er nez : S’ouvre lentement. Très harmonieux, évoque un sherry cask très léger. Une tourbe à peine perceptible, précise, presque cristalline. Des fruits jaunes. Légèrement pâtissier et céréalier. Extrêmement fondu. Belle constance, ce nez, bien que très subtil, ne s’effondre jamais. Par moment très légèrement agacent comme certains whiskies au taux d’alcool bien plus élevé.
Par la suite, le nez évolue notablement en expressivité sur le côté pâtissier et développe une sorte de pointe acide, puis laisse la place à des notes de vanille, de miel, de noix de coco râpée, de chocolat blanc … ça ne s’arrêt plus. Chaque fois qu’on éloigne son nez du verre quelques secondes et qu’on l’y replonge, on a de nouvelles notes. C’est un coureur de fond, un diesel. Il lui faut du temps pour démarrer, mais une fois qu’on lui laisse assez de temps, il ne s’arrête plus. Au troisième nez, on est surprit, agréablement agressé en quelque sorte, par notes fermières, animales qui viennent se superposer aux arômes précédemment ressentis, sans les effacer pour autant. Y’a du cuir, du jambon cru fumé, jambon de bayonne. Puis l’instant d’après, il part sur de la pâte sablée salée.
Bouche: La bouche est par contre assez décevante. C’est malheureusement souvent le cas avec des whiskies aussi vénérable et avec de tels nez. L’attaque est franche, mais sans aucune agressivité. Onctueux, presque huileux. On arrive, avec de gros effort, à retrouver quelques faibles échos de certaines notes perçues au nez, mais c’est presque évanescent. Evolue en bouche pour devenir un peu austère, craquant, avec une présence boisée jamais envahissante. Paradoxalement, cette bouche très en retrait par rapport au nez et en même temps classieuse, élégante, avec un ‘‘goût de vieux’’. Avec le temps, la bouche se développe et devient plus expressive, très chaleureuse, presque bienfaisante.
Finale: Dans le prolongement de la bouche, sans être véritablement puissante, elle a une belle présence et dure très longtemps. Elle a ce point commun avec le nez qu’elle semble ne devoir jamais s’arrêter. Des épices, à la réflexion.
Commentaire: D’après le descriptif, ce whisky est composé de 90% de single malt et de 10% de single grain, tous agés de 40 à 44 ans, et issus des distilleries Bunnahabhain, Glenfarclas, Glenlivet, Glenburgie, Highland Park, Miltonduff, Springbank, Tamdhu et Invergordon. Difficile d’imaginer meilleur pedigree.
Le nez est vraiment incroyable et justifie à lui seul l’intérêt de ce whisky. Et dire que ce n’est ‘‘que’’ un blend.
91/100
Glenury Royal 36yo 1968 51.2% Cask Strength, Non-Chill Filterd :
Robe: Or jaune
Nez: 1er nez : Ce type de nez, assez rare, des whiskies tourbés “continentaux” (ie non maritimes). Des fruits, mais très légers, comme pommadés. Une infime fumée. De la fraîcheur végétale, ‘‘verte’’.
Par la suite apparaissent de belles notes de café au lait marié de notes plus aiguës sur du fruit acidulé. Un peu de fumée apparaît et la tourbe devient plus grasse, se fondant encore d’avantage avec les autres arômes. De jolies notes de pralin également.
Bouche: L’attaque est très douce et progressive, grasse. Du genièvre, des épices, boisé sans excès, cette bouche est un peu austère, et ne manque pas de caractère. La tourbe est présente, mais assez légèrement. Un peu salé et fumé. On n’est toutefois pas au niveau du nez même si avec du temps, la bouche gagne quelque peu en expressivité.
Finale: La finale, sur le prolongement de la bouche est assez courte.
Commentaire: Au nez, on se dit qu’on est pas loin du style du Glen Garioch ‘‘First For Us’’, mais la bouche et la finale ne suivent pas.
88/100
Feral Glangs (Glenfarclas) Daily Dram 41yo 45.7% 1966-2008:
Robe: Or jaune
Nez: 1er nez : Un nez assez complexe, harmonieux, fondu et équilibré. Du sherry bien sur, mais très délicat, subtil, pas du tout envahissant, à part égal avec des notes pâtissières, sur la génoise, le boudoir.
Lentement mais sûrement, les belles notes de sherry se développent et s’ouvrent. C’est de plus en plus fruité avec le temps, un sorte de mix entre fruits exotiques et fruits rouges. De même pour les notes pâtissières au fur et à mesure un peu plus grillées, rôties. Un boisé infime, à peine perceptible, qui ajoute encore de la classe.
Bouche: Attaque très douce, huileuse. La bouche est très en retrait par rapport au nez, épicée et légèrement boisée. Avec le temps, la bouche gagne un peu en expressivité, mais malheureusement, la balance bascule sur le boisé qui devient un peu trop présent.
Finale: La finale est dans le prolongement de la bouche, légèrement fumée, pas envahissante,de puissance moyenne mais de très belle longueur.
Commentaire: Un sherry cask très élégant, classieux, fin . C’est vraiment très bien fait.
90/100
North Of Scotland Scott’s Selection 1964 44.8% 1964-2008 Cask Strength :
Robe: Vieil or
Nez: 1er nez : Aucun doute, c’est un single grain digne de ce nom. Gourmand, mais sans allez jusqu’à l’écœurant (comme c’est parfois le cas), délicat, équilibré, harmonieux, fruité et pâtissier, noix de coco et vanille, mais la encore, c’est assez subtil. Une étonnante touche de sel donne un sorte de vivacité contenu à ce nez, une plaisante surprise. Avec le temps, cette note salée évolue vers une sorte de vinaigrette à base de vinaigre de Xeres et d’huile de noix. Un single grain élevé en sherry cask ? C’est réussit en tout cas.
Avec le temps, ce nez évolue franchement sur le macchiato, voir même le capuccino, avec des notes de torréfaction, de pralin, d’amande, de pistache, sucre candi, pomme d’api, guimauve.
Bouche: Attaque très douce et onctueuse, on retrouve certains parfums du nez, en plus discret. Café au lait et pralin, fruits secs.
Finale: Surprenante, cette finale commence par une quasi explosion des notes perçues en bouche. De la noix de coco râpée, du pralin, amande, pistache, fruit sec. La puissance redescend très vite après cette entame, puis ce maintient sur une belle longueur.
Commentaire: Un single grain plus fin et délicat que ce qu’on est accoutumé à goûter et avec certaines notes peu courantes pour ce type de whisky.
91/100
Outre leur âge et leur époque, ces whiskies ont en commun des nez hors du commun et des bouches franchement pas à la hauteur du tout. Ce qui n'est pas rare pour des whiskies aussi canoniques.