Vieux Mars
Modérateur : Modérateurs
Vieux Mars
Est-ce que certains d'entre vous ont eu l'occasion de goûter de vieux fûts de la distillerie Shinshu Mars (disons avant 1990) ? J'ai l'occasion d'acheter une bouteille de leur dernier produit, vintage 1986 (mon année de naissance !) embouteillé en juin dernier, un 30 ans donc. Mais à ce prix, même si c'est un achat groupé avec des amis, tous les retours m'intéressent...
- sagara-kun
- Maître distillateur
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Re: Vieux Mars
Pas goûté celui là mais plusieurs autres des années 84/87/88/89/90/91 qui ont plus d'une vingtaine d'année.
C'est un peu la loterie selon moi. Certains sont très bons, certains ne sont pas bien intéressants, voir presque mauvais.
Au prix où ils sortaient il y a quelques années, il y avait peu de risques, mais quand je vois qu'on m'a proposé le 86 dont tu parles à 100 000 yens ...
J'attends ton retour avec impatience.
C'est un peu la loterie selon moi. Certains sont très bons, certains ne sont pas bien intéressants, voir presque mauvais.
Au prix où ils sortaient il y a quelques années, il y avait peu de risques, mais quand je vois qu'on m'a proposé le 86 dont tu parles à 100 000 yens ...
J'attends ton retour avec impatience.
Re: Vieux Mars
pat gva a écrit :Il y en a un qui pourrait mal le prendre
Re: Vieux Mars
Les Carolorégiens ne sont pas si susceptibleselskling a écrit :pat gva a écrit :Il y en a un qui pourrait mal le prendre
Re: Vieux Mars
Il est vrai que quand j'ai vu le titre je me suis demandé pourquoi on parlait de moi!pat gva a écrit :Il y en a un qui pourrait mal le prendre
Et puis, je ne suis pas si vieux que cela. (il me donne 30 ans donc cela me va très bien)
Charleroi, Belgique
Re: Vieux Mars
J'en ai justement un en stock.
Voyons... Au nez ça sent la poussière sur plusieurs millimètres, le vernis estompé d'un bureau d'écolier, des générations de chewing-gums collés sous la chaise, la culotte de la maîtresse. Une bouffée de nostalgie, d'innocence. Le bonheur d'un passé lointain.
En bouche, l'attaque est molle. D'abord pas facile à mastiquer, mais au contact de la salive, la matière peu à peu s'attendrit. On pense d'abord à la gomme (bout rouge), à la colle blanche en pot (celle qu'on étalait avec les petites palettes pas pratiques attachées sous le couvercle). En fond, une réminiscence de mâchonnage du bout d'un crayon à papier : du bois, et encore du bois. Peu à peu la pâte colle aux dents, ce qui n'est pas sans évoquer un quatre-quart de kermesse de fin d'année à trois tickets la part (le prix d'une partie de pêche aux canards ou de chamboule-tout). On distingue également un subtil arrière-goût de cheveux sales, les nattes de la petite voisine rousse... Mais je m'égare. La finale est modérément longue, de nouveau sur la gomme (bout bleu).
Le tout manque de fraîcheur et de vivacité. Normal: il est resté oublié trop longtemps au fond d'un tiroir.
Dans l'eau, sans surprise : il coule.
Si ce n'est pas mon meilleur mars, c'est sûrement le plus émouvant. On n'est certes pas au niveau d'un bonbon Lutti, de ceux que me donnait la vieille dame d'en-face quand je daignais lui rendre visite. Cependant, je lui donne un bon 60/100 parce qu'à mon humble avis, un vieux mars vaut toujours mieux qu'une bête sucette Chupa-chups, une moderne tête-brûlée (c'te poison pour la jeunesse), ou un agrégat de crocodiles mous jaunes et oranges de chez Haribo.
Quoi qu'il en soit, je préfère le whisky !
Voyons... Au nez ça sent la poussière sur plusieurs millimètres, le vernis estompé d'un bureau d'écolier, des générations de chewing-gums collés sous la chaise, la culotte de la maîtresse. Une bouffée de nostalgie, d'innocence. Le bonheur d'un passé lointain.
En bouche, l'attaque est molle. D'abord pas facile à mastiquer, mais au contact de la salive, la matière peu à peu s'attendrit. On pense d'abord à la gomme (bout rouge), à la colle blanche en pot (celle qu'on étalait avec les petites palettes pas pratiques attachées sous le couvercle). En fond, une réminiscence de mâchonnage du bout d'un crayon à papier : du bois, et encore du bois. Peu à peu la pâte colle aux dents, ce qui n'est pas sans évoquer un quatre-quart de kermesse de fin d'année à trois tickets la part (le prix d'une partie de pêche aux canards ou de chamboule-tout). On distingue également un subtil arrière-goût de cheveux sales, les nattes de la petite voisine rousse... Mais je m'égare. La finale est modérément longue, de nouveau sur la gomme (bout bleu).
Le tout manque de fraîcheur et de vivacité. Normal: il est resté oublié trop longtemps au fond d'un tiroir.
Dans l'eau, sans surprise : il coule.
Si ce n'est pas mon meilleur mars, c'est sûrement le plus émouvant. On n'est certes pas au niveau d'un bonbon Lutti, de ceux que me donnait la vieille dame d'en-face quand je daignais lui rendre visite. Cependant, je lui donne un bon 60/100 parce qu'à mon humble avis, un vieux mars vaut toujours mieux qu'une bête sucette Chupa-chups, une moderne tête-brûlée (c'te poison pour la jeunesse), ou un agrégat de crocodiles mous jaunes et oranges de chez Haribo.
Quoi qu'il en soit, je préfère le whisky !
Re: Vieux Mars
Ah, quel plaisir de relire le Bugs ! Reviens copain !!
Re: Vieux Mars
Charleroi, Belgique
- cyriltoulousain
- Maître distillateur
- Messages : 10282
- Inscription : 02 juin 2008, 11:22
Re: Vieux Mars
C'est bon ça.
Re: Vieux Mars
Haha il y a de quoi inaugurer la catégorie Whisky et cannabis là
Re: Vieux Mars
Bugs cela nous fait bien plaisir de relire ta prose.
Master Experimental Blender
Genève
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