Le whisky, sujet du prochain bac? Considérations Philosophiques.

Il y a mille et une façons de boire le whisky. Comment préférez-vous boire le votre?

Modérateur : Modérateurs

xoxo
Contre-maître
Contre-maître
Messages : 168
Inscription : 11 oct. 2010, 22:27

Re: Face to face

Message non lu par xoxo »

dede a écrit ::
Dernière modification par xoxo le 19 déc. 2010, 00:37, modifié 2 fois.
xoxo
Contre-maître
Contre-maître
Messages : 168
Inscription : 11 oct. 2010, 22:27

Re: Face to face

Message non lu par xoxo »

dede a écrit :
xoxo a écrit :
cosinus a écrit :
xoxo a écrit : Alors à ce moment là, cite moi l'exemple d'un fait que tu considères comme totallement objectif.(hors whisky)
Je me ferais une joie de te montrer son côté exclusivement subjectif.
La Terre est ronde.
Ben là, j'ai même pas besoin de faire appel à la subjectivité pour te démontrer le contraire

http://cyberzoide.developpez.com/pourqu ... page=terre
Rions un peu : la Terre n'est pas plate. L'eau bout à 100°C au niveau de la mer. L'azote seul ne permet pas la vie humaine. La lune est actuellement en rotation autour de la Terre, qui est en rotation sur elle-même. Le pôle nord céleste n'est plus le même aujourd'hui qu'il y a 2000 ans. Etc.
Et toutes ces belles affirmations, elles viennent d'où?
Ce ne seraient pas des analyses faites à partir de tes sens, ou ceux d'autres personnes? (vue, ouïe, odorat, etc...).
Puis les sens, c'est subjectif, non...?
Et comme tu as l'air d'être d'accord avec ceci:
Muzo a écrit : Et oui, le fait qu'on y introduise une subjectivité en fait un processus subjectif. Ce n'est pas une addition. La subjectivité est plutôt à comparer au zéro de la multiplication. Tu peux avoir tous les critères objectifs que tu veux. Si à un moment tu introduis de la subjectivité, tu te retrouves avec un processus subjectif.
j'en conclus donc que tes affirmations si objectives, ne sont en fait que subjectives...
Avatar de l’utilisateur
Yoann
Ouvrier distillateur
Ouvrier distillateur
Messages : 95
Inscription : 18 juin 2006, 18:05

Re: Face to face

Message non lu par Yoann »

Salut à tou(te)s (enfin, je crois qu'il y a surtout des gars, ici),

je me permets une petite réponse qui fait remonter mes lointains souvenir d'esthétique et de Philo...

En gros, un jugement subjectif est un jugement qui se rapporte au sujet de la connaissance et donc il appartient à la conscience -d'où la subjectivité comprise comme l'être humain en tant que conscience qui connaît l'objet. Donc tout jugement est subjectif, puisque connaissance dans la conscience.
Obejctif, c'est ce qui se rapporte à l'objet (pas conscient, lui), et un jugement est objectif lorsqu'il est conforme avec son objet. L'objectivité, c'est l'adéquation du jugement et de la pensée au réel.

"-donc si je te comprends bien, tout jugement est subjectif par essence, et parfois, il est objectif quand il est conforme à son objet, tout en restant subjectif.
-ben ouais, c'est ça...
-euh, ça résout pas le problème...
-ah ben non... tiens... t'as raison...
-donc, tu sers à rien là...
-... euh... pas vraiment, je suppose...
-ouais, tu fais ton pédant, quoi. Allez, pleure pas, tiens, je te ressers un dram."
Avatar de l’utilisateur
pompix
Maître distillateur
Maître distillateur
Messages : 8363
Inscription : 26 avr. 2007, 12:52

Re: Face to face

Message non lu par pompix »

Objectivement, vous devriez quitter ce forum quelques heures pour vous envoyer une paire de bouteilles à travers le gosier. En tout cas, c'est ce que je m'en vais faire ! :lol:
"Die with a beer in your hand !" (Tankard)
Avatar de l’utilisateur
Yoann
Ouvrier distillateur
Ouvrier distillateur
Messages : 95
Inscription : 18 juin 2006, 18:05

Re: Face to face

Message non lu par Yoann »

@ Pompix: une paire de bouteilles? Lesquelles? Tu fais un face to face? :lol:
Moi, je suis au clynelish, là: petit plaisir pour le début des vacances, enfin! :mrgreen:
xoxo
Contre-maître
Contre-maître
Messages : 168
Inscription : 11 oct. 2010, 22:27

Re: Face to face

Message non lu par xoxo »

Yoann a écrit :Salut à tou(te)s (enfin, je crois qu'il y a surtout des gars, ici),

je me permets une petite réponse qui fait remonter mes lointains souvenir d'esthétique et de Philo...

En gros, un jugement subjectif est un jugement qui se rapporte au sujet de la connaissance et donc il appartient à la conscience -d'où la subjectivité comprise comme l'être humain en tant que conscience qui connaît l'objet. Donc tout jugement est subjectif, puisque connaissance dans la conscience.
Obejctif, c'est ce qui se rapporte à l'objet (pas conscient, lui), et un jugement est objectif lorsqu'il est conforme avec son objet. L'objectivité, c'est l'adéquation du jugement et de la pensée au réel.

"-donc si je te comprends bien, tout jugement est subjectif par essence, et parfois, il est objectif quand il est conforme à son objet, tout en restant subjectif.
-ben ouais, c'est ça...
-euh, ça résout pas le problème...
-ah ben non... tiens... t'as raison...
-donc, tu sers à rien là...
-... euh... pas vraiment, je suppose...
-ouais, tu fais ton pédant, quoi. Allez, pleure pas, tiens, je te ressers un dram."
Ben c'est tout à fait ça!
Soit on reconnait que le processus de notation peut être objectif (sous certaines conditions)
Soit on pense qu'il ne l'est jamais, auquel cas on remet en cause l'existence de notion d'objectivité, et si quelqu'un pense cela ici, il aurait certainement mieux fait de le dire dès le départ...
Où alors, 3ème option, on a quelques difficultés avec la définition de ces notions, et on ouvre un dictionnaire avant de poster...
Dernière modification par xoxo le 17 déc. 2010, 19:58, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Yoann
Ouvrier distillateur
Ouvrier distillateur
Messages : 95
Inscription : 18 juin 2006, 18:05

Re: Face to face

Message non lu par Yoann »

Ben disons que la question n'est pas de remettre en question l'objectivité, mais la possibilité de la reconnaître...
Une fois dit que l'objectivité est une adéquation d'un jugement avec le réel, quelle jolie jambe: quels sont les critères pour reconnaître cette adéquation? La confrontation avec le réel, qui est simple lorsqu'il s'agit d'un jugement simple ("attention la porte est fermée" boum "aie, ah oui, t'avais raison"), mais bien difficile lorsqu'il s'agit de jugement plus complexe, qui mérite donc que l'on s'entende entre les subjectivités sur les critères objectivés... Bon courage!

Franchement, je préfère lire/écouter et partager des avis, des critiques, des débats, en pensant qu'ils sont subjectifs (mais avec une possibilité d'objectivité) et en tirer ce qu'il me semble important!
Moi, j'aime bien les gens qui se disputent pour savoir quel est le meilleur whisky, ce qu'ils y ont goûté et ce qu'ils y ont ressenti. Surtout si je peux le boire après :obscene-drinkingchug:
canis lupus
Maître distillateur
Maître distillateur
Messages : 19359
Inscription : 19 janv. 2008, 00:49

Re: Face to face

Message non lu par canis lupus »

Muzo a écrit : Encore une fois, je suis tout à fait d'accord sur le fait que l'on puisse s'entendre, à peu près, objectivement* sur la complexité, la richesse, le fondu, l'évolution, l'intégration de l'alcool, même l'harmonie. J'émettrai des réserves quant à l'expressivité.
Remplace "expressivité" par "puissance aromatique", si tu préfères.
Muzo a écrit :L'exemple d'Alain est en fait très bon. Excellente question rhétorique. Imaginons que nous ayons une dizaine de whiskys. Et disons que je me place en blind.
Supposons que l'accord est fait entre tous les dégustateurs sur ces critères. Et supposons qu'il est parfait.
L'étape suivante naturellement sera de classer ces whiskys selon ces critères. Mais quoi. Existe-t-il une quelconque application**
"Application" ??? Me dit pas que tu es informaticien ?
Muzo a écrit : qui, à partir de ces éléments puisse permettre d'établir une hiérarchie? Est-il possible de décréter qu'un whisky complexe est moins intéressant qu'un whisky plus simple,
Bien sur. Cela signifie (et on l'a dit et répété sur ce forum un grand nombre de fois) qu'il y un phénomène d'éducation, d'apprentissage pour pouvoir correctement analyser un whisky.
C'est exactement pareil qu'en peinture, par exemple. Je n'ai quasiment aucune éducation artistique en terme de peinture. Par conséquent, si ça ne ressemble pas à ce que mes yeux peuvent voir "en vrai", si ce n'est pas une image (comprendre "une photo peinte"), je suis incapable de l’apprécier. Je suis incapable de comprendre l'intérêt de la peinture abstraite. Pour moi, un Picasso ne ressemble à rien, et je ne voit pas l'intérêt du cubisme, ou de l’impressionnisme, ou je ne sais quoi encore. Je suis incompétent en la matière (et pour dire pas du tout intéréssé :mrgreen: ).
Est-ce que je vais du coup en déduire que les artistes en question sont des barbouilleurs, ou que les amateurs/critiques d'art qui s'extasient devant la prestation, le message de l'artiste sont des rigolos qui font de l'épate ? Evidemment non.
A contrario, j'ai quelques modestes prétentions de connaissance dans le monde musical. Je ne suis pas un grand fan de Gainsbourg (à quelques exceptions près, bien sur), mais j'ai assez écouté de musiques différentes et de textes en tout genre pour reconnaître son talent, son génie. Je n'aime pas (subjectif), mais j'analyse, je comprends que c'était un grand compositeur et auteur. Pour autant, peut-on créer un application qui démontre son talent, peut-o, calculer et exprimer par des chiffres son génie ?
Muzo a écrit : mais que certains trouveront plus envoûtant?



* et encore, on ne déguste pas hors d'un corps, et, qu'on le veuille ou non, nous ne sommes pas foutus pareil. Tout comme certains ont besoin de lunettes d'autres pas, nous ne sommes pas sensibles aux même goûts.
Ce genre de remarque sur lesquelles tu t'appuies à l'envie me font de plus en plus penser que d'une part, ne pouvant/voulant pas essayer d'analyser un whisky objectivement, tu décrètes que cela n'est pas possible et d'autre part, que tu fait un vilain amalgame entre "subjectif" et "perception sensorielle". Hors ça n'a rien à voir, mais alors rien du tout.
Dire que je perçois des arômes de poire dans un whisky n'est en rien subjectif. J'ai déjà goûté des poires, je sais ce que cela sent et quel gout ça a, et je sais reconnaître ces goûts/odeurs quand je les croise, les identifier comme tel et les nommer. Et je pense que tout personne avec un peu d'expérience de dégustation de whisky, la volonté de faire abstraction de plaisir, et ayant tout comme moi déjà senti et mangé des poires, et en ayant mémorisé les saveurs et arômes, les reconnaîtra et identifiera de la même façon que moi.
De la même manière, toute personne aguerrie à l'exercice de la dégustation saura détecter qu'un whisky ne joue que sur un ou deux arômes/saveurs, et qu'un autre en offre un quinzaine, et par conséquent, que le deuxième est plus complexe et donc que sur ce critères, il objectivement meilleur.
Par contre, subjectivement, on peut préférer, trouver plus plaisant les deux arômes/saveurs du whisky simple aux quinze arômes/saveurs du whisky complexe. Mais cela ne doit pas entrer en ligne de compte dans un description et une note qui se veut objective.
Muzo a écrit :Lorsque j'ai commencé à boire du vin de meilleure qualité il y a une dizaine d'années, j'étais à Toulouse. J'ai découvert un Sud-Ouest qui avait définitivement sorti la tête de la fosse. Or, à l'époque, la mode était au fût de chêne. Et il y allaient comme des bourrins. Le problème, c'est que je suis hyper-sensible À l'odeur de vanille synthétique que ça peut coller sur certains pinards. Et pendant des années, pendant que nos tablées se régalaient, je restais consterné, le nez plongé dans mon lait-vanille.
Ça me rappelle une expérience similaire que j'ai eu il y a quelques semaines. Invité à un repas, il y avait sur la table une boisson rouge à base de raisin. L'ayant goûté, j'y ai senti une certaine rondeur, un douceur, le tout évoquant assez nettement la vanille. Quelques jours avant, quelqu'un sur ce forum (Seb, je crois) ce qu'était qu'un vin Parkerisé. Ben ça a fait tilt instantanément, et j'ai deviné que c'était un vin Californien alors que je n'en avais jamais goûté auparavant. J'en ai eu la confirmation quand on a enfin su ce que c'était cette boisson rouge à base de raisin. Est-ce que c'était agréable tant au nez qu'en bouche ? Honnêtement oui. Est-ce qu'il y avait grand chose derrière cette douceur vanillé hyper consensuelle ? Objectivement, non. Est-ce que j'en refuserais si on m'en servait à nouveau ? Non. Est-ce que je trouve ça mauvais ? Non.
Maintenant, j'objective ce que j'en ai perçut, et je remplace "boisson rouge à base de raisin" par "vin rouge". Je confronte ça à mon expérience en vin rouge, à tout ce que j'ai pu goûter jusqu'ici, aux caractéristiques et qualités qu'on attend d'un vin rouge, à ce qui est reconnu comme tel dans le monde de l'oenologie ... et du coup, je noterais ce vine Californien au alentours de 60/100.
A l'opposé, j'ai énormément de mal avec la forte âpreté tannique de certains Bordeaux, Médoc et St Emilion en particulier. Je ne suis pas loin de ne pas aimer ce genre de vin? Pourtant, on m'a apprit que c'était des caractéristiques intrinsèques de ces vins, on m'a "éduqué" en la matière (même si je me sens beaucoup moins compétent ou aguerri qu'avec les whiskys), que cela faisait parti de leur caractère, de leur authenticité. Et par delà ces notes désagréables pour moi, je saurai aller détecter et reconnaître les arômes de fruit, le boisé, et tout un tas d'autres choses. De même, plus ces arômes/saveurs seront nombreux, plus ce vin sera complexe, et ainsi de suite pour tout un tas de critères qualitatifs. Et du coup, un tel vin dont je ne raffole pas obtiendrait de ma part au moins 80/100, et sans doute beaucoup plus au fur et à mesures que ces qualités sont grandes.
Image

Image

Ma whisky liste

Je mange trop gras, trop sucré, trop salé, mais qu'est-ce que je me régale !
xoxo
Contre-maître
Contre-maître
Messages : 168
Inscription : 11 oct. 2010, 22:27

Re: Face to face

Message non lu par xoxo »

Yoann a écrit :Ben disons que la question n'est pas de remettre en question l'objectivité, mais la possibilité de la reconnaître...
Une fois dit que l'objectivité est une adéquation d'un jugement avec le réel, quelle jolie jambe: quels sont les critères pour reconnaître cette adéquation? La confrontation avec le réel, qui est simple lorsqu'il s'agit d'un jugement simple ("attention la porte est fermée" boum "aie, ah oui, t'avais raison"), mais bien difficile lorsqu'il s'agit de jugement plus complexe, qui mérite donc que l'on s'entende entre les subjectivités sur les critères objectivés... Bon courage!
C'est sûr, c'est pas forcemment évident, mais c'est faisable.
Yoann a écrit :Franchement, je préfère lire/écouter et partager des avis, des critiques, des débats, en pensant qu'ils sont subjectifs (mais avec une possibilité d'objectivité) et en tirer ce qu'il me semble important!
Moi, j'aime bien les gens qui se disputent pour savoir quel est le meilleur whisky, ce qu'ils y ont goûté et ce qu'ils y ont ressenti. Surtout si je peux le boire après :obscene-drinkingchug:
Je suis bien d'accord avec toi.
blackmalt

Re: Face to face

Message non lu par blackmalt »

Essayons de revenir au sujet initial...

Pour moi ce soir c'est :

Laphroaig Quarter Cask
Laphroaig 10 ans
Laphroaig 15 ans
Laphroaig 18 ans


Je pense m'amuser là !
ALouis
Maître distillateur
Maître distillateur
Messages : 4293
Inscription : 11 sept. 2008, 20:35

Re: Face to face

Message non lu par ALouis »

pompix a écrit :Objectivement, vous devriez quitter ce forum quelques heures pour vous envoyer une paire de bouteilles à travers le gosier. En tout cas, c'est ce que je m'en vais faire ! :lol:
Idem mon général :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Yoann
Ouvrier distillateur
Ouvrier distillateur
Messages : 95
Inscription : 18 juin 2006, 18:05

Re: Face to face

Message non lu par Yoann »

C'est pas si évident que cela que ce soit faisable de s'entendre sur l'objectivité: car quand quelqu'un dit que le jugement "ce whisky est le meilleur" est objectif, il émet un jugement lui aussi qui peut être objectif, certes, mais comment le reconnaître. Et on rentre dans une suite sans fin, car on est alors obligé de formuler un jugement sur l'objectivité du jugement sur l'objectivité du jugement sur le whisky et ainsi de suite :doh:

Et c'est pour cela, si je me souviens bien des souvenirs des cours d'esthétiques, que l'objectivité du "bon goût" -car je pense que c'est ce dont il s'agit ici- est définie par une norme subjective acceptée par le plus grand nombre comme étant objective. D'où la capacité de pouvoir objectiver un certain nombre de critères "objectifs" basés sur l'éducation, la connaissance, les codes culturels, la théorie de la réception, et patati et patata... Mais in fine, ces critères résultent d'un accord d'une majorité, dont on ne peut dire de manière évidente et à 100% si elle est objective ou non. Et quand on voit comment cela évolue selon l'histoire, les cultures et les pays!

En plus, la difficulté du débat ici est créée par la note. On a tendance à se dire que si c'est quantifié, c'est objectif, quand on ne dit pas, c'est vrai. Mais là encore, en quoi le processus qui a mené à la note est objectif? Je préfère les mots, les descriptions, les sensations, qui assument une subjectivité et ne prétendent une objectivité bien peu assurée et permettent un échange. Essayons de comparer 88/100 à 70/100! C'est oui/non et inintéressant! La note, elle, reste juste pratique pour avoir un résumé rapide, si on a la flegme de tout lire, comme en ce moment ce post trop long.
(une idée: mettre une note pour les posts longs, savoir si cela vaut la peine de les lire en entier! Et en plus on pourra avoir un débat sur le meilleur post et faire un forum sur les posts du forum de whisky-distilleries, ouais, trop cool!)
La description faite me semble vraiment plus pertinente, et la comparaison des impressions, des jugements, passionnante. Le reste... pfouh...

Et franchement, est-ce si important que cela de pouvoir dire quel est le meilleur whisky ou le plus beau tableau? Pourquoi rapporter à un idéal des perceptions et des sensations qui correspondent à un état d'esprit, à un sentiment, à un moment,... Combien le moment est important dans le jugement! Personne ne dira le contraire!
xoxo
Contre-maître
Contre-maître
Messages : 168
Inscription : 11 oct. 2010, 22:27

Re: Face to face

Message non lu par xoxo »

Muzo a écrit :
xoxo a écrit :A la base, les prémices de ce dialogue de sourds étaient la confrontation de deux conceptions:
D'un côté, ceux qui disent qu'une hiéarchisation des bouteilles de whisky ne peut être faite qu'à l'aide de critères purement subjectifs, et que si hiéarchisation il y a, l'objectivité n'a pas sa place.
Moi je n'ai vu personne dire cela. En tout cas, je ne l'ai pas fait. Les gens disent bien:
Ah bon...
Muzo a écrit :Je peux? Je peux?
J'avais déjà ronchonné, je crois, plus tôt dans l'année. Aujourd'hui encore, personne ne me sonne, mais je donne mon avis. C'est bien évidemment JBrice qui a raison sur le fond dans cette affaire, mais, pour ainsi dire, il l'a bien cherché. Le passage le plus hallucinant dans cette discussion fut toute la partie sur la note moyenne de nos deux Laphroaigs.
Or, il semblerait que, bien que nous énoncions régulièrement de sages gardes-fous, la vérité est que donner une note pour un whisky est à peu près dépourvu de sens. La solution tient dans cette phrase: "Ma femme n'aime pas les betteraves".
Car, c'est exactement cela le noeud du problème. On peut, sur son échelle subjective individuelle, poser une note sur un whisky. A la limite, on peut, grâce à ces notes, se faire une idée des goûts de chaque individu (bien que en général les barêmes soient très mal foutus et rendent toute tentative de classement un peu exhaustive illisible, hormis pour conclure de quelque tautologie du style "untel aime beaucoup les whiskys qu'il trouve très bons").
Maintenant, si pour un whisky donné on prend les notes de plusieurs individus, on peut faire de la statistique descriptive sur cette population. Pas de problème, c'est automatique, l'enfance de l'art. Mais, on passera à côté du fait, et c'est incontournable que ma femme n'aime pas les betteraves. En d'autre termes, la note subjective d'un amateur, aussi éclairé soit-il, ne peut pas être relié à la note du whisky. Parce qu'un whisky n'a pas de note. C'est aussi simple que ça.
Bien entendu, on peut affiner, on peut être très technique. Mais, au final, nous sommes toujours prisonniers de notre subjectivité. Et changer le barême, mettre des étoiles ou des croix à la place de chiffres, ou des nains de jardin ne changera rien. On ne peut pas tracer par notre subjectivité, et ce en lui accolant une mesure quelconque, une caractéristique du whisky qui n'existe pas. Nous sommes à nouveau confronté à nouveau à cette tautologie: notre subjectivité est une bonne mesure de notre subjectivité.

Tout ça servirait à bien peu si l'on n'essayait pas d'en tirer quelques conséquences.
La première est de chercher la portée réelle de ces notes. C'est facile, nous la connaissons tous. Elles font le marché. Peut être avec un faible impact à l'échelle du forum, mais cela devient parfois évident lorsque l'on considère d'autre médias. Quelqu'un n'avait-il pas il y a peu parlé de l'effet SV? Joli, et tellement vrai. Donc, elles agissent peu ou prou comme des commentaires d'agences de notations, elles aident à fixer la balance entre l'offre et la demande et même, parfois, les prix (surtout vrai pour les enchères).
L'autre conséquence est un problème plus subjectif à mon sens. J'ai l'impression que le domaine du whisky n'offre pas au langage la part qu'il devrait avoir. Découlant de cet effet boursier, nous nous contentons souvent de jauger à quelle vitesse disparaîtra cette bouteille, connaissant ses notes et son prix. Puis nous achetons. Et lorsqu'un désaccord apparaît, nous défendons tel ou tel whisky en arguant d'une moyenne, même dénuée de sens, plutôt qu'en faisant appel aux mots. Bref, nous vivons le whisky en technocrates, certainement pas en poètes.
Avatar de l’utilisateur
jmputz
Site Admin
Site Admin
Messages : 11236
Inscription : 09 févr. 2005, 17:32

Re: Face to face

Message non lu par jmputz »

Je ne vous trouve pas sympas, ni les uns ni les autres....
Premier reproche fondamental d'un belge francophone, donc par essence latin et donc bordélique ou rhétorique (y a-t-il vraiment une différence entre les deux: suggestion pour le prochain bac philo :roll ) émigré aux Pays-Bas depuis près de 26 ans (donc fortement influencé par le rationalisme et une certaine idée du terre-à-terre: Pourquoi avoir noyé le débat sur la subjectivité dans la dégustation du whisky dans le forum consacré à un face à face...
Comme je n'ai vraiment plus les moyens de tout lire, je me rends compte que j'ai raté les pages les plus (vainement?) philosophiques de ces 8 dernières années sur le forum.
Ces subtiles dissertations dignes de Pascal (non, Canis.... pas toi) avec ça et là une pointe de dialectique (qui a dit que j'ai été trotskyste au début des années 70... ,smo ?) m'ont complètement échappé.
Bon, j'ai lu les pages 34 et 35 de ce fil et puis je me suis dit que les 7 pages suivantes doivent être du même tonneau (sans citer ni l'origine ni le numéro du fût....)
Bref, j'ai zappé une des joutes oratoires mémorables sur ce forum...

Xoxo m'a demandé mon avis il y a un certain nombre de pages.. (pas sûr que c'est français, mais que les anglo-understanding ones traduisent par "a certain number of pages ago" (sans que je garantisse la qualité de cette expression perfido-albionnienne non plus).

Si j'ai bien compris ce qui m'est demandé (parce que j'ai bien entendu cessé de lire tous les messages (pardon pour les auteurs qui y ont consacré une grande partie de leur temps libre (du moins je l'espère... en tant que manager dans ma vie professionnelle :roll )à partir de la page 24 est ce que je pense de la subjectivité ou de l'objectivité d'une appréciation d'un whisky quelconque.
Pour faire simple (je reste malgré tout un belge): à quoi servent les cotes attribuées à un whisky (pour les nobles enseignants qui fréquentent ce forum, je fais une distinction entre "note"(texte explicatif) et cote (chiffre), alors que dans leur jargon, une note est une cote et vice-versa. A ce propos quelqu'un pourrait-il me rappeler laquelle des pharmacies Lopes ou Gomez est de garde ce week-end à Santiago....?

Bon Je rappelle donc ce qui est ma position à ce propos depuis le début de ce site (je suppose que certains savent que ce forum est associé à un site....): Je suis un ignare de première (avec le temps, un ignare de seconde parce que j'ai tout de même dégusté entre-temps plus de 1000 whiskies) qui ne se gêne pas de publier des notes contradictoires pour le même whisky, et j'insite sur le fait que selon les circonstances, un whisky peut être noté différemment d'une fois à l'autre.
Comme le site a une certaine notoriété, je sais que certains consommateurs attendent mes notes avant d'acheter un whisky. Du moins je tiens cette information de VZ, mon caviste. A ceux-là je n'hésite pas à crier haut et fort qu'ils ont tort...
Mes notes et mes cotes ne correspondent qu'à mes goûts personnels du moment. Comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent jamais d avis, on peut déduire des contrastes évidents entre certaines notes de dégustations pour le même whisky, que je ne me prends pas pour une m e r d e (je sais qu'il y a un filtre qui change le mot whisky en whisky... Donmmage que je n'aie pas encore trouvé la formule de la pierre philosophale, capable de transformer n'importe quelle whisky en whisky ( :roll ça c'est uniquement pour les initiés :clap: ).

Donc pour en revenir au sujet: il y a des m erdes objectives et il y a le reste des whiskies. Personnellement je me contente de parler de ce que je connais. Et d'essayer de partager mes impressions à propos d'un whisky à travers mon site.

Jamais au grand jamais je n'ai eu la prétention de détenir une quelconque partie de l'universelle vérité whiskyesque. Que ceux qui aiment les mêmes whiskies que moi me suivent. Le seul problème est que j'aime pratiquement tous les whikies... (et heureusement que je me limite volontairement à l'Ecosse)... Que les autres se fassent leur propre opinion.

Je n'ai jamais été capable de répondre à la ridicule question "quel est votre whisky préféré?" Et cette question m'est régulièrement posée. Alors je me réfugie lâchement derrière les chiffres attribués...
C'est bien pour cela que j'ai passé pas mal de temps à transcrire mes vieilles cotes (ou notes pour les enseignants) d'une échelle sur 20 à une échelle sur 100 (en me menageant une marge de 7 % pour éviter de saturer trop vite.
C'est aussi pour cette même raison que j'ai mis au point une méthode personnelle pour attribuer une note finale (le prototype a été présenté sous forme excel ici il y a quelques mois....), que j'ai voulu très souple. Que j'ai aussi voulu mélanger des impressions objectivables (qui a dit que j'ai dit objectives...? :violin: ) et des impressions purement subjectives du genre: j'aime, j'aime pas. La part de subjectivité compte pour 50% dans mes notes récentes (alors qu'elles couvraient 100% auparavant).
Objectivables...? exemple: présence dínpression d'alcool, intensité, équilibre, complexité....

Sujbectives? Super, bof, dégueux.


Le tout passé au mizer informatique me génère depuis quelques semaines des notes, (cotes?)

Et c'est vachement subjectif

Que ceux qui n'ont pas les mêmes goûts que moi (et ceci vaut pour les autres aussi) ne se fient jamais ni à mes notes (cotes) ni commentaires (cotes) s'ils veulent être sûrs d'éprouver du plaisir ou du bonheur à la dégustation d'un flacon...

Nous sommes tous des grands garçons. non?

Peut-être qu'un de ces jours je prendrai la peine de lire les pages faisant partie du chainon manquant... pas sûr.

Xoxo, cels répond-t-il à ta question?
Avatar de l’utilisateur
jmputz
Site Admin
Site Admin
Messages : 11236
Inscription : 09 févr. 2005, 17:32

Re: Face to face

Message non lu par jmputz »

pfff.. La je rejoins mon épouse devant la télé...
Répondre

Revenir à « Le whisky, c'est fait pour être bu. Comment buvez-vous le vôtre? »