Gamme Natural Color

Venez ici pour discuter de whisky et de distilleries, mais aussi de la distribution de celui-ci. Où achetez-vous votre whisky: caviste, grande surface, etc...

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Stephane
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Gamme Natural Color

Message non lu par Stephane »

Ca y est, j'ai goûté ma première bouteille achetée de cette gamme : Un Caol Ila 1981, 43°.

A priori donc ce whisky doit avoir un peu plus de 20 ans d'âge (pas de date d'embouteillage indiquée - un manque étonnant et regrettable à mon avis), puisque cette gamme est je crois très récente...

Je ne dirais pas "exceptionnel" (j'en attendais peut-être un peu trop ! :) , mais je l'ai néanmoins trouvé très très bon.
Plus proche du caractère trempé d'un Laphroaig que de celui plus léger d'un Bowmore, avec ses notes bien tourbées et fumées.
Mais néanmoins possédant une étonnante rondeur appétissante.
L'iode salée ne passe pas inaperçue non plus.
Je me demande s'il a réellement plus de 20 ans d'âge, car je l'ai trouvé peu marqué par le bois...

Si je devais lui donner une note, ce serait 8 ou 8,5 sur 10.

Je pense que j'acheterai le Caol Ila brut de fût 1990 de cette même gamme cet automne/hiver.

D'autres personnes ont-elles goûté des whiskies de cette gamme somme toute encore assez mystérieuse (l'emballage et l'étiquette sont des modèles de discrétion et de sobriété) et ont-elles plus d'infos à son sujet ?

Stéphane
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vince
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natural caol ila

Message non lu par vince »

Bonjour, je viens de finir Caol ila 1981 Dun Eidan fumé tourbé evidemment, un peu " sucré ", long... je sais j'en parle tres mal.
Bref je m'etais donc renseigné sur caol 1981 et j'avais lu sur un autre forum que Natural Color en embouteillait. Renseignement pris chez un distributeur Natural Color, on ne sait pas ce qu'il y a dans leur islay. Existe il une autre gamme NC où l'on sait ce que l'on boit ? si oui où en as tu trouvé et combien ?

Un grand bonjour à jean marie toujours dispo pour renseigner et à tous les participants au forum
Vince
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Stephane
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gammeS Natural Color

Message non lu par Stephane »

En fait d'après ce que j'ai vu chez mon caviste, la gamme Natural Color est divisée en 2 sous-gammes :
  • une "premium", qui précise la provenance et le millésime, dont mon Caol ila 1981 fait partie
  • une "générique", avec des Islays, Speysides, etc... dont on ne sait effectivement pas a priori la provenance exacte...
Stéphane
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Dernière modification par Stephane le 25 févr. 2005, 20:16, modifié 1 fois.
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Marc el catalan
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Natural color

Message non lu par Marc el catalan »

C'est pas tres clair tout cela au niveau de la tracabilité du produit :( Si j'ai bien tout suivi dans certains cas on connait l'année de distilation mais pas celle de la mise en bouteille :eye et dans d'autres on ne connait pas la distillerie :f; Donc l'argument principal c'est qu'ils ne rajoutent pas de caramel.
Mais bon ce ne sont pas les seuls Signatory et Murray Mc David font pareil avec plus de lisibilité sur le produit
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jmputz
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Re: Gamme Natural Color

Message non lu par jmputz »

J'aurais même tendance à ajouter que la mode du caramel dans le whisky est un peu passée.
Je pense que les mouvements récents dans l'industrie alimentaire vers des produits plus naturels, et les efforts de gens comme Murray McDavid (Bruichladdich) etc... font que de moins en moins de distilleries ajoutent du caramel à leurs produits embouteillés récemment.
J'ai eu l'occasion de discuter de cela avec Mr Benitah (le fondateur de la Maison du Whisky, qui est dirigée par son fils actuellement), et à part Gordon & MacPhail, il semble que cette tradition ait tendance à disparaître, et parallèlement on voit de plus en plus de whiskies "non filtrés à froid" apparaitre sur le marché.
Même G&mP semble commencer à mettre sur le marché des produits non caramélisés.
Ce qui m'étonne le plus chez Natural Color, c'est qu'il semble qu'ils ne vendent pas que du whisky, mais aussi du Cognac et de l'Armagnac.
Personnellement, je n'ai pas encore eu l'occasion de voir ces bouteilles. Est-ce limité au marché français?
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Marc el catalan
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Message non lu par Marc el catalan »

C'est le Repère de bacchus qui en assure la distribution (c'est un peu comme les Nicolas) en france oui peut être en Belgique aussi ?
Sinon je partage ton avis pour le Caramel, en effet Gordon poussé par T.Benitah et par les amateurs (en fait le marché) commence à sortir des Non filtrés à froid à 45% en gros dix ans après ils refont Signatory ;)
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Stephane
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Site Natural Color "étrange" ?...

Message non lu par Stephane »

Re-bonjour,

J'ai fini par trouver sur le net le site dédié à cette gamme :
http://www.natural-color.net/

Il est plutôt bien réalisé, assez sobre, mais avec pas mal d'infos.
J'y ai retrouvé ma bouteille de Caol ila 1981, mais là encore pas d'indication de date d'embouteillage ! :(
Du coup j'ai envoyé un email au contact du site, en lui demandant des précisions sur cette gamme notamment pourquoi aucune date d'embouteillage n'est indiquée... je vous tiendrai au courant de la réponse.

J'ai quand même trouvé certaines choses bizarres, par ex. pour la bouteille "Highland 1967", dont il est dit qu'elle est issue d'une des plus grandes distilleries mais souhaitant cacher son identité...
Qu'en pensez-vous ?
Plutôt bizarre non, il me semble en principe que personne, aussi connu soit-il, ne refuse un peu de publicité supplémentaire quand ça peut ajouter à sa renommée...

Bref certaines choses ne semblent pas très nettes au sujet de cette gamme... en tout cas ça n'empêche pas ma satisfation d'avoir acheté ce Caol ila 1981 d'au moins 20 ans d'âge (a priori...) à un prix de 60 euros alors que son prix estimé sur le site est de 70, et dieu sait que certains cavistes ne rechignent pas à augmenter énormément leur marge sur ce genre de produit !

Stéphane
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jmputz
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Re: Gamme Natural Color

Message non lu par jmputz »

Stéphane,

Merci pour ces informations concernant la gamme Natural Color.
Personnellement je ne trouve pas étrange qu"une distillerie ne veut pas voir son nom associé à une bouteille d'un embouteilleur indépendant.
Il fut même un temps où c'était la règle. Il y a eu pas mal de procès au cours de la récente histoire des indépendants, et c'est d'ailleurs pour cela que les bouteilles des indépendants sont toujours caractéristiques du vendeur, et ne mettent le nom de la distillerie qu'en petit quelque part sur l'étiquette.
On achète d'abord un Signatory (par exemple) et ce qui frappe, c'est que toutes les bouteilles Signatory se ressemblent (du moins à l'intérieur de la même collection), et le nom de la distillerie n'est en fait qu'un commentaire.
La SMWS utilise des codes pour désigner les distilleries, et n'indique jamais le nom de la distillerie sur la bouteille.
Ceci est fait pour préserver l'image de marque de la distillerie.
S'il existe de très grands embouteilleurs indépendants (Sigantory, Ian McLeod, Laing, Murray McDavid, Cadenhead, etc...), il en existe aussi des infâmes, et je comprend parfaitement que les distilleries hésitent à laisser leur nom (fût-ce en petit) sur une bouteille d'un embouteilleur moins connu.
Imagine que la "Martiniquaise" (société française qui met les plus infames blends qui soient sur le marché - cette pratique devrait être interdite -) se mette à vendre du Highland Park, sous ce nom parce qu'elle a dégoté un fût quelque part?
Quelle belle réclame pour la Maritiniquaise, mais quelle perte de notoriété pour Highland Park...

A plus
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Stephane
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Oui mais...

Message non lu par Stephane »

Je comprends et suis d'accord avec une partie de ce que tu me dis Jean-Marie.

Mais cette volonté de ne pas vouloir s'afficher me semble quand même quelque part en complète contradiction avec l'engouement actuel de la plupart des amateurs de single malts vers une clarté et une authenticité de + en + fortes des bouteilles qu'ils achètent...
Cette distillerie là ne pourrait-elle pas faire + de bénéfices si sa diffusion (sous son nom) était + grande et diversifiée ?

Avec les nombreuses "petites" distilleries qui coulent, sont ensommeillées et rachetées qqes années après dans le meilleur cas, ou alors démantelées et définitivement fermées dans le pire, est-ce que plus de publicité (à condition bien sûr comme tu le dis qu'elle soit bien ciblée, dans des gammes fiables) ne pourrait pas en sauver certaines ?

Et puis moi en tant que consommateur final, je serais très frustré d'acheter un single malt vieux, délicieux, à un prix assez élevé voire très élevé, sans savoir d'où il provient précisément.
C'est encore pire me semble-t-il que l'omission de la date d'embouteillage sur des bouteilles millésimées... je pense même que jamais je ne mettrais une somme élevée dans l'achat d'un single malt dont la provenance ne serait pas clairement définie.

Stéphane
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Marc el catalan
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Re

Message non lu par Marc el catalan »

  1. Certaines distilleries aime marquer la différence entre leurs Malts et ceux vendus par des tiers. par exemple Macallan et Glenlivet qui en officiel se nomment The Macallan & The Glenlivet.
    Par rapport à l'achat de Malts sans en connaitre la distillerie :
  2. la Maison du Whisky a lancé l'année dernière une nouvelle série "Unknown" qui prend le parti pris de nous faire apprécier le produit pour ce qu'il est et non pas pour ce qu'il est censé être
    J'ai pour ma part acheté un "Unknown n°2" un Single cask de 1984 âgé de 18 ans à 56,6 % pour 60€ en fait un Islay et franchement je ne l'ai pas regretté.
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Stephane
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Effet pervers ?...

Message non lu par Stephane »

Je ne sais pas, mais personnellement non seulement ça ne me dit rien du tout d'acheter relativement cher un whisky dont la provenance (précise) est inconnue, mais en plus il me semble que ça va dans le sens opposé à la petite révolution lancée par Glenfiddich il y a qqes années qui a fortement aidé la relance des Single Malts et l'engouement des amateurs à boire des choses bien définies plutôt que des blended provenant de X distilleries plus ou moins clairement définies et sérieuses...

A terme, si de + en + d'initiatives de ce genre étaient prises (embouteillages styles "Unknown" de L.M.D.W.), je pense que cela pourrait nuire à l'épanouissement de certaines distilleries.

Il y a 20 ans, qui se souciait de la fermeture de Brora ou de Port Ellen ?...
Aujourd'hui tout le monde s'en plaint et crie "What a shame !!!"... et tant mieux car c'est la seule chose qui peut éventuellement relancer ou non une distillerie en passe de disparaître à mon avis.

Mais si de + en + de gens en viennent à se reintéresser à des "blended de luxe", à des single malts qui possèdent un goût qui leur plait sans forcément en connaître la provenance, ne risque-t-on pas de voir certains single malts retomber petit à petit dans l'oubli et de + en + de distilleries fermer ?...

Et il me semble hélas que ça devient de + en + le cas...
Il y a les Unknown de L.M.D.W., mais aussi certaines bouteilles de la gamme Natural Color, également les Asylum, Hedonism & co...
Ne reviendrait-on pas à une sorte d'imposition d'un goût bien défini qui plairait et collerait à de + en + de personnes ?...
Si c'est le cas, prenons l'exemple des whiskies d'Islay : on peut très bien imaginer dans le futur une gamme comprenant à peine 2 ou 3 whiskies blended d'Islay visant à toucher et suffire à une large palette de personnes :
- un très tourbé, fumé, etc... style Laphroaig
- un très léger mais néanmoins "maritimement parfumé" comme Bowmore
et éventuellement un 3ème, intermédiaire.

Il suffirait qu'ils soient à un prix légèrement inférieur aux single malts d'Islay actuel pour que cette gamme intéresse de + en + de personnes qui en parallèle se désintéresserait progressivement des distilleries spécifiques d'Islay et finirait même par oublier l'existence de certaines (d'autant plus qu'une bonne moitié n'est déjà pas évidente à trouver partout !).
Bien sûr les distilleries continueraient à vendre leur malt à des master blenders, mais si leur diffusion n'est pas immense, leur marge ne finirait-elle pas par baisser dangereusement ?...

Regarde ton comportement Le Catalan, et imagine qu'il soit reproduit à + grande échelle :
l'argent que tu as investi dans cet "Unknown 18 ans" :
- d'une part tu ne l'as pas investi dans un Single Malt d'une distillerie spécifique (mettons Ardbeg 17 ans par ex. qui est à un prix similaire)
- d'autre part celui qui se fait le plus de marge dans ce cas là c'est L.M.D.W. et non la ou les distilleries d'où elle s'est procurée le malt
Un comportement massif similaire pourrait ainsi conduire à une santé de + en + florissante des importateurs négociants proposant ce genre de produits, mais en // à une détérioration de la santé des distilleries auprès desquelles ils s'approvisionnent, car à moins d'être richissimes, les gens devraient choisir entre ce genre de produits et les Single malts classiques.

Aussi, on voit de + en + de géants comme Pernod-Ricard racheter des distilleries potentiellement intéressantes... n'est-ce pas un signe que les + petites et confidentielles risquent d'avoir de + en + de mal à survivre ?

Peut-être que je fais complètement fausse route, en tout cas c'est sûr que je ne pense que ça représente un danger immédiat important... mais un danger potentiel latent, peut-être bien que oui !
StephG
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jmputz
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Re: Embouteilleurs dépendants ou indépendants...

Message non lu par jmputz »

Stéphane,

J'ai beaucoup apprécié ton dernier message, dans la mesure où il pose clairement la question centrale dans le monde du whisky: Quel est l'importance relative de la qualité du whisky par rapport à l'impact économique?

J'ai lancé dans un autre forum une discussion concernant les embouteilleurs indépendants. Les gens qui fréquentent cet autre forum me reconnaitront, les autres, je préfère qu'ils continuent leurs discussions enrichissantes ici...

Mon message de ce matin, expliquant pourquoi certaines distilleries préfèrent ne pas indiquer leur nom sur la bouteille ne veut certainement pas dire que je suis d'accord avec cette pratique. Je suis personnellement un fanatique des embouteillages indépendants avec indication de la distillerie, de la date de porduction et de la date d'embouteillage, et si possible du numéro du fut (et comme c'est le cas chez Signatory, du numéro de la bouteille par rapport au nombre de bouteilles produites).
Ma seule intention était d'expliquer pourquoi je comprends l'attitude de certaines distilleries. Bien évidemment je ne suis pas d'accord avec elles.

Ceci dit, plus de 90% de la production continue à disparaitre dans le blend (de luxe ou non), et les plus grands marchés sont des marchés asiatique, chinois et japonais en particulier. Il n'est par rare que le whisky accompagne l'ensemble d'un repas à Hong Kong par exemple. Personnellement je trouve cela parfaitement regrettable, et je préfère boire de l'eau en mangeant, et pleinement profiter de mon single malt, bien au chaud, bien tranquillement après le repas. Mais, enfin, à chacun ses pratiques.

La seule bouteille que j'ai achetée sans en connaitre la provenance, est une bouteille de Glen Peel (http://www.whisky-distilleries.i...nnu.shtml) que j'ai achetée comme un con dans un grand magasin parce qu'elle me semblait bon marché, et qu'il y était indiqué "Glenlivet". Ce n'est que plus tard que je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'un whisky de la région "Glenlivet" (une région imaginaire inventée par cet embouteilleur de peu de scrupules - un peu le pendant de la Martiniquaise - qu'est William Peel, que je soupçonne fort de pas etre trop honnete. Ceci dit, son whisky n'est pas imbuvable....).
J'ai toujours refusé d'acheter (malgré les conseils de mon caviste) des bouteilles de la série "As we get it" (appartenant à Ian McLeod, que je considère comme l'un des meilleurs indépendants...) parce qu'il est impossible de savoir de quelle distillerie les bouteilles proviennent.
De même j'ai toujours systématiquement refusé d'acheter les produits de Compass Box, malgré leur immense réputation. Ce sont des vatted malts, et je préfère laisser ce genre de production aux "gens normaux". Personnellement, j'ai quitté le cercle des gens normaux, depuis que je suis devenu "fou de single malt". Je suis parfaitement conscient de faire partie d'un monde marginal, et c'est ce qui alimente la passion, au fond.... Ceci dit, je ne déconseillerai jamais à qui que ce soit de boire des Asylum, Hedonism & co... C'est pour moi un monde parallèle au mien.
Nous restons malheureusement, nous les amateurs de single malt, la partie congrue du marché du whisky. A peine 13 % l'année dernière. Mais ceci représente effectivement une croissance énorme par rapport aux années précédentes... Nous commençons à prendre du poids.
Et comme dans toutes les prises de poids, il y a les effets secondaires.
Le premier a été clairement démontré par Diageo, lorsqu'ils ont sans scrupule changé leur Cardhu single malt en Cardhu pure malt... Le tollé qui y a fait suite, et la décision (un peu étonnante) de Diageo de revenir sur leur décision (même après avoir modifié l'étiquette) est extrêmement symptomatique.
Les amateurs de single malt ont enfin leur mot à dire...
J'en ai longuement discuté avec Ian McLeod lors de on voyage en Ecosse. Ruppert Patrick (directeur des exportations) qui m'a merveilleusement reçu lors de mon voyage semblait craindre pour l'avenir du single malt, justement à cause de son succès actuel.
Partant du principe que le blend va continuer à rester la locomotive, et donc engloutir la plus grande part de la production, quel va être l'état des stocks d'ici quelques années, sachant qu'un bon single malt a rarement moins de 12 ans, et que très peu de distilleries ont anticipé le phénomène du succès actuel du single malt?
Les distilleries vont se trouver en rupture de stock, ce qui aura pour effet une considérable augmentation des prix. En ce qui concerne Cardhu, je ne trouve personnellement pas que c'est une catastrophe, mais les autres vont suivre... Ou pas (dans ce cas, les prix vont augmenter).

Ceci dit, il reste quelques irréductibles, au nombre desquels Springbank (propriétaires aussi de Cadenhead...), Bruichladdich (propriétaires de Murray McDavid -c'était le contraire il y a quelques mois-), Edradour, propriété de Signatory... pour ne citer que ceux-là.
Il y a une autre distillerie qui va devenir extrêmement intéressante (au moins au niveau de la démarche), et c'est Tullibardine. Cette distillerie vient d'échapper à la démolition grâce à un petit groupe d'investisseurs menés par John Black qui est un directeur de distilleries à la retraite (il a entre autres dirigé Old Pulteney), et qui ont décidé de ne faire que du single malt. Tout comme les autres que j'ai citées.
Que peuvent faire ces 3 gars de Tullibardine (voir la photo sur la première page http://www.whisky-distilleries.info ) face à des géants comme Pernod Ricard ou Diageo?
Diageo a décidé de sacrifier Port Ellen, parce qu'ils estimaient plus important de développer les "Port Ellen Maltings".
Ce n'est pas pour rien que j'ai fait la page des propriétaires de distilleries sur le site.
Au fond, nous sommes bien peu de choses....
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antoine
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re re et re

Message non lu par antoine »

Bonjour tout le monde.

Je viens de lire tous ces petits messages ce matin et je suis tout à fait d'accords avec jean marie et stéphane.

Moi aussi je regarde la provenance de la bouteille avant de l'acheter car tout comme jean marie j'ai acheté le Glen Peel, certe pas si mauvais que cela , mais bien en dessous des autres.
Alors pour moi, si je ne vois pas le non de la distillerie , je n'achète pas; étant entendu que cela ne veut pas dire pour autant que d'autres sans nom de distillerie distincte soient mauvais.
Je pense que pas mal de personnes aiment pouvoir mettre un nom sur ce qu'ils goutent. C'est mon cas.

( un petit ajout à la réflection de jean marie; le lieu de maturation serait aussi bon à mettre sur les étiquettes; je sais c'est ma lubie depuis pas mal de temps).

Par contre j'ai une petite question qui je pense va à l'encontre de ma manière de voir mes achats; dites moi ce que vous en pensez!?

Il est établi que malgré la non provenance de la bouteille, la maison du whisky avec son unknown vend un bon produit, dixit el catalan je crois.
Nous pouvons dire que dans ce contexte, que des goûts bien spécifique peuvent être recherchés pour ensuite servir le plus de gens dans cette gamme et en contenter le plus.
Le danger est donc d'arriver à des produits moins cher certes, mais d'une qualité moindre car plus linéaire et moins typique ; ainsi l'ajout de tout un tas de produit pourrait voir le jour , pourquoi pas , tel agent de saveur!!??
Qui dit moins typique, dit fin du single malt, ou du moins ne resteraient que les tout petits.

Alors voici ma question, ; si ce que j'ai dit avant est discutable, mais pas impossible au nom du profit, qu'est ce qui empècherait, étant donné que bien des fûts vieillissent au même endroit et qu' une même entreprise posséde une multitude de distilleries , tel diageo;que ces propriétaires axent plus ou moins leurs stocks vers tel ou tel étiquettes voir un passage vers des pures et non plus single, comme il a été fait avec Cardhu, et que ce soient établis une fois pour toute?????

Si diageo a éssayé ceci une fois, et a fait son meaculpa certes depuis, qu'est ce qui l'empèchera de le refaire et étant donné son poids commercial et donc mondial ; pas grands monde n'y aurait à redire.

Il ne resterait plus que les indépendants et les petites distilleries pour contenter des "connaisseurs " comme nous, mais eux aussi bientôt, face aux géants ,seraient engloutis.
De même , si l'augmentation de la consommation du single malt est fort, je suis près à parier qu'il n'y a pas tant que cela d'accroché comme nous et d'autres sur d'autres forum ou club.
Donc beucoup ,même s'ils sont capables de dire que le whisky est bon ou très bon, ont beaucoup de mal à voir la différence entre deux ou plus , dont les distilleries sont proches du point de vue de la région et aussi du goût. Ceci revient à ce que je dis plus haut , sans parler du unknown , diageo pourrait en fonction de l'engouement de telle ou telle distillerie , rediriger des fûts d'une provenance vers une autre et ainsi berner tout le monde, sauf quelques acharnés peut être, et il n'y aurait plus de problème de pure à la place de single et encore moins de provenance inconnue.

Je pense que le single malt est en danger, d'autant plus que les stocks ne sont pas aussi élevés que cela ou du moins les stocks devant servir au blends pourraient pour contenter le marché , passer vers les pures voir singles malts, sans pour autant être sur de la qualité, car je suppose qu'il n'y a pas le même amour à faire un distillat pour blends par rapport à celui d'un single, mais je peux me tromper.
Je pense que c'est pour cela que des petits groupes tel bruichladdich, tullibardine, mènent une certaine politique, et que c'est maintenant qu'il faut "frapper" fort , et créer un réel engouement pour éviter toutes dérives.
Bien que je ne sois pas encore acheteur d'embouteilleurs indépendants, eux aussi ( mais pas tous) sont dans cette démarche pour éviter que les grands groupes ne mettent la main sur ce marché qui commence à être juteux.
Je pense aussi que c'est pour cela qu'il faut grossir nos rangs et plébisciter des sites tels celui de jean marie, pour qu'ils prennent encore plus de poids pour que nos voies arrivent à qui de droit et qu'elles soient le petit grain qui empèche toute dérive.

Donc ce à quoi je voulais en venir par rapport à ma politique d'achat, et étant donné que je ne suis pas encore vraiment bien connaisseur, mais j'y travail, il serait possible au vue de ce que j'ai écris plus avant, que n'achetant que des embouteillages officiels, je puisse être berné déjà à l'heure actuelle.
Bon je trace peut être un tableau noir, mais pas aussi dépourvu de sens que cela??!!!:rolleyes

Un peu farfelu mais pas si sur!
A bientôt.
Antoine
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Stephane
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Eh bien...

Message non lu par Stephane »

... je vois que je ne suis pas le seul à avoir quelques craintes quant à l'avenir du single malt et notamment des distilleries les moins capables de se défendre contre une certaine politique "plus floue" des grands trusts comme Diageo.

Je ne sais pas si je dois me sentir rassuré ou au contraire en avoir la chair de poule !

Ca rejoint un peu le dernier thème de discussion que je viens de lancer concernant la diffusion très restreinte de certains single malts alors que pourtant des versions officielles (donc a priori plus de quantité) ne cessent de voir le jour...
S'il y a des importateurs/distributeurs de single malts en France, comment se fait-il qu'on ne trouve toujours pas en grande distrib des whiskies comme l'Arran ou le Caol Ila 12 ans en V.O. ?...

Ne doit-on pas justement prendre ça comme une baisse du marché des single malts en France ?...

Après tout il y a qqes mois, je me plaignais de la suppression de la vente du Balvenie Founder's en G.D... il a certes été remplacé par le 1989 double fût, mais au passage le prix n'est pas le même non plus.
De même si des "nouveaux" single mats comme le Caol Ila ne sont vendus que chez des cavistes à prix fort, combien de personnes vont-elles pouvoir se permettre d'en acheter ?... et a fortiori d'en acheter plusieurs bouteilles ?...
Je me demande qui prend les "big decisions" à ce niveau : est-ce la distillerie qui choisit délibérément de ne diffuser ses nouvelles gammes officielles qu'à des circuits de cavistes restreints et bien définis ? ou bien est-ce les importateurs et le marché qui les obligent à suivre ce circuit sans pouvoir atteindre la G.D. ?
Une idée à ce sujet J.M. ?...

Antoine a aussi fait une réflexion très juste sur le nombre d'amateurs de Single malts en France... s'il y en avait tant que ça, il me semble qu'à l'heure où presque tout le monde est connecté à Internet (qui plus est souvent avec des lignes haut débit), et depuis le temps que le site de Jean-Marie est reconnu et visible, beaucoup plus de personnes viendraient débattre sur ce forum...

Bref... que de questions angoissantes en cette veille de weekend !!! :eek
Je crois que je vais me prendre un bon verre de Port Ellen 1979 ce soir pour reprendre des forces ! :b

Stéphane
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antoine
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une autre question!?

Message non lu par antoine »

Stéphane , tu viens de parler du balvenie Founders que l'on ne trouve plus!

Bon et bien , nous ne savons pas comment est accés la politique d'exportation, si ce n'est et je l'espère, que les Ecossais ont encré en eux les alliances avec les Français pour se coltiner contre les anglais .
Bref un français est plus qu'apprécié en Ecosse , et je suis à peu près sur que ce lien va bien au dela .

C'est pour cela que à mon avis si nous ne recevons pas une bonne partie de ces productions, c'est une décision d'ailleurs ainsi que des batons dans les roues envers les contrevenants, avec aussi un certain cheminement obligatoire pour ceux qui veulent pouvoir vendre, sous peine de???
Donc seul les gros tel glenfiddich et autre Maccallan voir Bowmore ont les entrées dans la grande distribution; et non les plus petits.
Peut être que je pousse le bouchon trop loin, mais si ce n'est pas le cas, pourquoi alors ,comme le fait mon poissonnier de chez leclerc qui choisit son poisson pour avoir de la qualité et satisfaire ces clients; le responsable des alcools ne peut le faire. Certes il y a la distance, mais au vue de la clientèle brassée dans les grandes surfaces, il doit y avoir la possibilité de fournir d'autres produits que ceux dirons nous "courant" à un pannel de personne conséquant.
Je suis sur que au vue de l'alliance de coeur nous réunnissant ainsi que l'immense possibilité de vente dans les grandes surfaces, les petites distilleries ne pourront qu'être plus q'heureuse ; hors il n'y a même pas ne serait ce qu'une nouveauté par an hors grosses pointures.

De même , je ne fais absolument pas de procès à la maison du whisky, car si elle n'était pas la en france, nous n'aurions que des cavistes qui ne peuvent pas tout avoir hélas; mais pourquoi est elle importateur exclusifs de beaucoup de distilleries et autres.
Ceci veux bien dire que si nous désirons tel ou tel whisky, le seule possibilité de l'avoir est la Maison et donc aussi le prix.
J'ai eu affaire à un commercial, qui à ma question de savoir pourquoi les prix ,pourtant sur internet donc soit disant moins cher, qu'il pritiquait par rapport à mon caviste, sur les produits de ce dernier puisqu'il n'a pas tout, étaient plus cher et quelques fois pas que un peu!?
Il m'a répondu par une non explication mais par la demande de savoir sur quel whisky se portait ma demande pour vérifier ,étant donné qu'ils étaient importateurs exclusifs???????

De même le Balvenie founders qui n'existe plus et bien alors comment se fait il que dans un autre leclerc, j'ai "découvert" un arrivage flambant neuf de ces bouteilles sur Toulouse, d'ou sortent elles?; et il ne s'agit pas de vieux stocks du magasin découvert dans un coin de l'entrepot, car cela fait plus de 6 mois qu'il n'y avait que le double wood.

Qui tire les ficelles?

Antoine
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