Serge a écrit :Disons que les notes ne sont pas si subjectives si on fait bien les choses (environnement contrôlé, timing, comparaisons, whisky de référence, eau, verres etc.)
Ah, l'objectivité des commentaires et des notations de dégustation, encore un sujet récurrent.
Pendant longtemps, quand je faisais des commentaires de dégustations que je publiais ici, j'ai essayé "d'objectiviser" mes commentaires, mais c'est très difficile d'imaginer ce qui peut plaire aux autres, de faire abstraction de son "j'aime/j'aime pas" personnel. De même, pour la description, on fait forcément appel à des références personnelles.
La ou un arômes m'évoque fortement la fraise, il évoquera peut-être autre chose pour un autre dégustateur.
Par exemple, on a plus d'une fois évoqué les notions de "tourbé", de "fumée, et de "fumé", et la seule qui est ressorti de ces discussions, c'est que tout le monde ne comprends pas de la même façon ces termes, n'y pas les mêmes ressentis.
Là ou pour moi ces trois termes expriment des ressentis radicalement différents, nombres de dégustateurs pensent que ces 3 termes désignent la même chose.
Bref, avec le temps, j'en suis arrivé à la conclusion que c'est le lecteur qui doit "objectiviser" un commentaire ou une notation, et non pas son rédacteur. Si le rédacteur n'écrit pas les choses telles qu'il les ressent, il commet une sorte d'auto-falsification, il se censure lui-même.
C'est au lecteur de faire l'effort de situer les goûts et les référentiels du rédacteur en se servant de whiskys qu'il connait bien en guise d'étalon de comparaison.
A mes débuts, comme beaucoup, je me référais aux commentaires de Serge, et j'avais bien du mal à comprendre pourquoi parfois je n'aimais pas trop un whisky acheté après avoir lu une bonne note de Serge, ou à l'opposé pourquoi un whiskys acheté spontanément, que j’aimais beaucoup, se prenait une note moyenne voire mauvaise par Serge.
Mais au fil des lectures et des dégustations, j'en suis tout simplement venu à la conclusion que mes goûts divergent notablement de ceux de Serge.
Par exemple, si Serge colle une note moyenne, voire médiocre, à un Bourbon, à un Grain, à un whisky gourmand, voire même à ce qu'il appelle "wood technology", ça ne me dissuade pas et je vais plutôt me concentrer sur les arômes et les goûts identifiés par Serge plutôt qu'à la note.
A l'opposé, si Serge donne une forte note en parlant de waxy, d'old school, de bois, bref, toutes choses que je classes dans les rubriques austérité, amertume, âcreté, etc ... je fait un 1/2 tour au frein à main et fuis à toute jambe.
De même je pense que Serge affectionne particulièrement la tourbe, à fortiori si elle vient d'Islay, sans doute plus que moi, ou du moins, plus systématiquement que moi.
Serge a écrit :En effet une note de 85 ne veut rien dire si elle n'est pas aux côtés d'autres notes, je ne crois qu'à la comparaison.
Mmm, sauf que ça ne s'applique qu' des cas assez particuliers. Comme dans les stats/probas, ça implique un échantillon homogène. Ça marche très bien quand tu fais des thèmes mono-distillerie comme tu les fais la plupart du temps par exemple. et encore, peut-on encore parler d'homogénéité entre des vieillissements bourbon et sherry d'une même distillerie ?
A part peut-être sur Islay, et encore, difficile de faire un set homogène dont le thème serait une région. Peut-on réellement comparer un Balvenie et un Mortlach ? Un Old Pulteney, un Glenmorangie et un Clynelsih ? Un Bladnoch et un Littlemill ?
Or, tous le blogueurs dégustateurs ne procèdent pas forcément par thème.
De même, quand nous faisons des CR ici, c'est souvent suite à des salons, des soirées, ou des sets "à la bonne franquette". La plupart des miens sont constitués de mes derniers achats, donc souvent de joyeux mélanges hyper hétérogènes.