Littlemill 1988 26yo G&C #135 (sherry)

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Brieuc
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Littlemill 1988 26yo G&C #135 (sherry)

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Après une longue diète pour raison estudiantine, "back to the real work" ! Une petite dégustation qui m'intriguait depuis un bout de temps.

Littlemill 1988 26yo 58,7% Gordon & Company "Pearls of Scotland" #135 (sherry)

Un Littlemill, sherry, qui titre près de 60%. Voilà qui est pour moi atypique à double titre. Allez voir la couleur sur WB, c'est assez hallucinant.

Nez : Derrière un très court voile de soufre se dévoile un nez sherry complet, dominé par la cerise noire et la datte, mais avec des versants plus masculins (pas mal de cuir, de café "rond", de thé un peu "pourri" - très difficile à décrire, serait-ce le fameux pu erh dont parle Serge ?). Bref un sherry démonstratif au possible faisant presque oublier qu'on a affaire à un Littlemill. Si ce n'est qu'en faisant très attention on retrouve ces notes des brioche et de "tige de fleurs" (Bishlouk copyright) qui lui sont propres. Et d'ailleurs, en laissant aérer, on retrouve après des notes herbales et agrumeuses se situant quelque part entre l'Apérol et le Gancia, et il y a surement quelque chose d'assez Lowland là-dedans. Mais pour autant, à l'aveugle, il va de soi que je n'aurais jamais deviné qu'un Littlemill se cachait la-derrière. Les dernières notes sont donc un peu du biais de confirmation !

Bouche : l'attaque est monstrueuse d'alcool, on est à la limite du masochisme, et j'ai du mal. Le développement de la bouche par après par contre est tout simplement ahurissant, c'est un sherry maximaliste qui décline cerise noire et moka sous toutes leurs formes extrêmes, avec Tiramisu, orange sanguine, noix, vermouth sec et chocolat bien noir. Et un texture digne des plus grands. Vraiment un malt à mâcher, un vrai plaisir, met la plupart des Glendro SC Oloroso que j'ai pu gouter à l'amende d'un point de vue densité sherry. Et peu de bois en soi !

Finale : c'est moins le cas : le bois est très net, très sec, noisettes sèches, amandes, notes très végétales sous forme d'artichaut voire de poireau (serait-ce un coté Lowland ?), un espèce de concentré de feuilles mortes et de menthe sechée. Presque une cigarette menthol par instants. Intéressant mais très sec. Un coté fraise désechée est là tout à la fin, chouette. Longuissime, asséchante.

In fine : Le nez est irréprochable (sans être transcendant de complexité), l'évolution en bouche est magnifique, et la finale est sèche mais correcte ... tout ça me fait franchir le 90 sans souci généralement, mais l'intégration d'alcool est ici très très perfectible à l'arrivée. L'ajout d'eau résout partiellement le problème, mais tue le nez et la texture. Dilemme qui me fera donc rester à 89, mais dommage, car c'est ma seule plainte (peut-être l'oxidation du sample fera-t-elle des merveilles à ce niveau ?). Un sherry brutal que le nom de Littlemill ne laisse pas du tout sous-entendre à priori.
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