Jean-Michel a écrit :De la même façon qu'un tourbé sans sherry ou sans fruit ou sans rusticité ou sans... manquera toujours lui aussi de quelque chose. C'est pour ça que je n'aime pas la plupart des Bunnah 97 sortis sur le marché : cette sensation pénible qu'ils proposent une tourbe entêtante et puis c'est tout. Et je ne parle pas de ces tourbés surdilués qui proposent une espèce de flotte croupie au goût de cendre diluée. Avec parfois en prime du caramel cheap. Ce qui se fait de pire en matière de whisky, je trouve...
Suis plutôt d'accord avec ça, encore qu'on trouve moult excellent tourbés bourbon barrels qui sont loin d'être monolithiques.
pompix a écrit : En gros, il dit qu'un Glendronach 72 ou Longmorn 69 ne battera jamais le même Glendronach 72 ou Longmorn 69 en version tourbée (si c'est bien fait) car cela apporte de la complexité et une dimension supérieure.
Là par contre, je ne suis absolument pas d'accord. Pour paraphraser Jean Marie le Sage, je dirais qu'entre sherry non tourbé et sherry tourbé, "ce n'est pas la même chose".
Pour moi, un sherry, à partir du moment ou il est bien fait jusqu'aux tueries ultimes se suffit amplement à lui même, est complet, et souvent complexe. Encore une fois pour moi, et je l'ai encore vérifié samedi soir, un sherry tourbé n'a pas quelque chose "en plus", mais quelque chose "à la place". A mon goût, la tourbe ne s'ajoute pas au sherry, mais prend la place d'une part de ce que serait ce sherry sans tourbe. Bref, les arômes/saveurs purement sherry s'expriment moins dans peated que dans un non peated.
J'avais comme témoin récent le Bunnahabhain Sherry Cask Jean Boyer Witch4 que j'avais retesté en vue de la soirée de samedi, ne me rappellant plus si il était tourbé ou non. Il s'est avéré non tourbé, mais un superbe pure sherry expressif, complexe, gourmand, évolutif, pouvant même rivaliser amha avec les souvenirs que j'ai du fameux Dailuaine issu de la même écurie.
Donc pour moi, la part d'expressivité sherry est souvent moindre dans sherry peated que dans un pure sherry, comme écrasé en partie par la tourbe. Et je ne parle pas là de défaut d'équilibre ou de fondu, suffit de parcourir la liste de ce qu'on a tasté samedi soir.
Pour moi, le peated sherry, c'est un peu comme imaginer de la confiture de groseille/cassis/fruits rouges/etc sur du camembert ('fin en imaginant une façon de faire qui donne un résultat bon
), ben même si on arrivait à trouver un résultat qui soit bon, et meilleur que le camembert seul, je préfèrerai toujours la confiture seule.